Le caoutchouc : une menace pour la forêt au Cameroun
10 août 2021A moins de trois mois de la conférence climat COP26 à Glasgow, le rôle néfaste des êtres humains dans les dérèglements climatiques a été mis en exergue dans le rapport des experts climat de l'Onu (Giec). C’est d’ailleurs la même origine humaine qui est à l’origine de la destruction des forêts tropicales au Cameroun dans le cadre de l'exploitation du caoutchouc, selon Greenpeace.
Dans le sud du pays quelque 10.000 hectares de forêt tropicale "ont été rasés" ces dernières années. L’ONG met en cause la multinationale singapourienne Halcyon Agri et sa filiale camerounaise Sudcam, dont les activités sont à l'origine de la déforestation et menace la réserve du Dja, un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco.
L'exploitation du caoutchouc est aussi à l'origine du déplacement de certains autochtones, dont les Pygmées. La forêt tropicale du bassin du Congo couvre 200 millions d'hectares, et est la deuxième plus grande forêt tropicale au monde après l'Amazonie.
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Selon Greenpeace des banques européennes financent les plantations de l'exploitant de ce caoutchouc. L'ONG assure ainsi que la Deutsche Bank a octroyé à Halcyon Agri, en juillet 2020, un prêt de 25 millions de dollars.
Alors que " la Commission européenne à Bruxelles élabore une nouvelle loi sur l'importation de produits de base liés à la déforestation et à la dégradation des forêts", les militants de l'ONG, qui ont manifesté devant la représentation de l'UE à Yaoundé, ont appelé lundi (09 août 2021 ) l'Union européenne à arrêter l'importation du caoutchouc issu de la destruction des forêts tropicales au Cameroun.
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Ranece Jovial Ndjeudja, responsable campagne forêt bassin du Congo à Greenpeace Afrique précise l’importance d’une telle démarche.
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