L'UE responsable de 16% de la "déforestation importée"
14 avril 2021Selon l'organisation environnementale WWF, l'Union européenne a contribué indirectement, en 2017, à la disparition de 203.000 hectares de forêts tropicales, converties en terres agricoles, et ce via ses importations de soja, d'huile de palme, de bœuf, mais aussi de bois, de cacao et de café.
Des cultures à la place des forêts
Cela représente 16% de la déforestation liée au commerce international ; seule la Chine, avec une part de 24%, fait pire.
Tout en soulignant l'apport de l'Union européenne dans la gouvernance forestière en Afrique, Joël Loumeto, responsable du Réseau international arbres tropicaux au Congo, déplore le fait que les forêts cèdent leurs places aux cultures de rente.
"Je sais qu'il y a des zones forestières qui commençaient à être convoitées pour faire des plantations là-dessus. Mais il y a des voix qui se sont élevées - je ne veux pas citer les sociétés qui sont arrivées avec ces intentions. Mais de plus en plus, on pense que l'on devrait moins attaquer, que l'on devrait moins détruire les forêts au profit des cultures".
À la recherche d'une exploitation rationnelle
Dans la RDC voisine, José Ilanga, directeur des forêts au ministère de l'Environnement, rappelle de son côté que le code forestier n'interdit pas à la RDC de procéder à l'exploitation forestière.
" Ce que nous recherchons et nous avons toujours recherché, c'est une exploitation non seulement rationnelle, mais aussi durable. Les critiques fusent de partout pour dire que l'on exploite pour exploiter, mais ce n'est pas le cas. A l'heure actuelle, la RDC est l'un des rares pays dans le bassin du Congo, voire dans le monde, qui observe le moratoire sur l'octroi de concessions forestières. Des efforts sont fournis dans ce sens-là et nos exploitations, nos concessions forestières et industrielles sont aménagées. Nous sommes parmi les premiers pays (dans ce domaine)".
En octobre dernier, les eurodéputés ont voté un rapport réclamant à la Commission européenne un tour de vis contre la déforestation, en renforçant la traçabilité des produits susceptibles d'y contribuer et en exigeant que Bruxelles en tienne compte dans ses accords commerciaux.