Burundi : une démission qui en dit long
31 octobre 2019En quittant son poste, l'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies, Michel Kafando, a rendu un rapport au Conseil de sécurité. Il y exprime son espoir que les élections générales de 2020 au Burundi seront transparentes.
Un espoir qui risque de ne pas se concrétiser selon le défenseur des droits de l'homme Pacifique Nininahazwe. "La répression se poursuit depuis 2015. Les rapports de la commission d'enquête des Nations unies continuent de parler de crimes extrêmement graves qui sont commis chaque année, y compris des crimes contre l'humanité. Il y a toujours des centaines de milliers de réfugiés burundais dans les pays limitrophes. Il faut ajouter les menaces qui continuent de peser sur la société civile. Plusieurs défenseurs des droits humains étant encore en prison", s'insurge l'activiste qui vit en exil.
Echec du dialogue national
Michel Kafando a toutefois souligné dans son rapport que le dialogueinter-burundais n'a toujours pas eu lieu du fait d'un manque de volonté des acteurs politiques. Mais cette lecture de la situation fait réagir le président de la coalition pour la restauration de l'accord d'Arusha, Chauvineau Mugwengezo qui dégage la responsabilité dem l'opposition.
Selon lui en effet, "la faute ne peut pas être attribuée à l'opposition parce qu'elle a répondu présente. La vraie motivation de ces démissions résulte du fait que le président Pierre Nkurunziza s'est refusé à ce dialogue et a défié la communauté internationale. Ces démissions en cascade traduisent l'échec de la communauté internationale à peser sur le président pour aller au dialogue".
L'émissaire des Nations unies termine sa mission alors que quatre journalistes qui travaillent pour le groupe de presse Iwacu, un des derniers médias indépendants du Burundi, et leur chauffeur ont été arrêtés alors qu'ils partaient couvrir une incursion de rebelles burundais Red-Tabara venus de la République Démocratique du Congo.