Bilan mitigé d’IBK à la tête du Mali
17 janvier 2022"Le PARENA (Le Parti pour la renaissance nationale dirigé par Tiébilé Dramé) est parmi ces partis-là qui ont beaucoup dénoncé la mauvaise gouvernance sous le régime du président défunt."
Comme Sidi Touré, secrétaire à la communication du Parena, Parti pour la renaissance nationale dirigé par Tiébilé Dramé, le dernier chef de la diplomatie d‘Ibrahim Boubacar Keïta, beaucoup de Maliens ont cru en la promesse faite par l’ancien président, d’endiguer la corruption, devenue endémique au Mali.
L’avocat Mamadou Ismaïla Konaté était aussi de ceux-là. Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, entre juillet 2016 et novembre 2017, il revient aujourd'hui encore sur ses désillusions de l'époque face au manque de volonté politique pour lutter contre la corruption. Désillusions qui l'avaient amené à démissionner il y a cinq ans.
"Il n'a pas eu toute la maîtrise des choses comme lui-même l'aurait souhaité. Et très vite, il a donné l'impression que les choses lui échappaient et que les commandes étaient pilotées ailleurs et que lui-même assistait dans une expectative", estime Mamadou Ismaïla Konaté.
Scandales à répétition
La présidence IBK fut également marquée par des scandales de malversations dans l’acquisition de l’avion présidentiel et sur l’achat de matériel militaire.
Selon Moussa Sidibe, analyste politique malien,"parmi les volontés politiques affichées, c'est la lutte contre la corruption. Tout le monde sait que la corruption gangrène effectivement le système administratif et politique au Mali. Il avait affiché une volonté politique pour lutter contre cette corruption. Il n'y a pas eu de réussite. Le problème va en s'aggravant depuis le régime d'IBK. Quand il est arrivé au pouvoir en 2013, tout le monde pensait qu'il allait incarner l'autorité de l'Etat. Cette autorité n'était pas totalement effective quand il partait du pouvoir. Et avec tous les scandales que le régime a connus autour de l'acquisition d'équipements militaires, on peut dire que ça n'a pas été totalement rose sur le plan sécuritaire."
En 2014, selon des écoutes téléphoniques dévoilées par le site d'actu français Mediapart, Ibrahim Boubacar Keïta a étéaccusé d’avoir reçu des cadeaux de la part d'un magnat corse, Michel Tomi, en échange d'avantages commerciaux accordés dans son pays. Ce que le défunt président a toujours nié.