Yoweri Museveni réélu en Ouganda
16 janvier 2021L'issue du scrutin ne faisait pas beaucoup de doutes. Cela est confirmé ce samedi : le président ougandais sortant Yoweri Museveni est réélu dès le premier tour après la présidentielle du 14 janvier. Selon la commission électorale, il s'impose avec 58,64% des voix, devant son principal adversaire, le jeune député Bobi Wine, crédité de 34,83% des voix.
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Celui-ci dénonce de multiples fraudes et avait, dès vendredi, évoqué "une mascarade complète". La participation a été de 57,22% : environ 10,3 millions d'Ougandais se sont rendus aux urnes.
Sitôt les résultats annoncés, Simon Mugenyi Byabakama, président de la commission électorale, a appelé la population à "rester calme et accepter le résultat de ces élections". Avant cela, la campagne avait déjà été marquée par une répression féroce, toute contestation au régime Museveni étant sévèrement réprimée. Le travail des journalistes a été entravé, de nombreuses manifestations de l'opposition empêchées, le pouvoir se servant de la lutte contre la pandémie de Covid-19 comme prétexte.
Internet et les réseaux sociaux ont d'ailleurs été coupés et le sont toujours. L'accès pourrait être rétabli lundi matin, selon un porte-parole du gouvernement cité ce samedi par l'Agence France Presse. Le domicile de Bobi Wine est lui ce samedi toujours encerclé par des policiers et des militaires.
Refus de toute contestation
Avec ce nouveau mandat, Yoweri Museveni, 76 ans, rempile pour cinq ans à la tête de l'Etat, après 35 ans au pouvoir. Une réforme adoptée fin 2017 et confirmée par la Cour suprême en 2019, supprimant la limite d'âge de 75 ans pour la présidence, lui avait permis de se représenter.
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Considéré comme un dirigeant moderne lors de sa prise du pouvoir en 1986, il s'est peu à peu mué en dirigeant autoritaire, refusant toute contestation. Pendant la campagne présidentielle, des manifestations de l'opposition ont été marquées par des violences et des dizaines de personnes ont été tuées. Et avant même l'annonce des résultats, Yoweri Museveni avait prévenu en fin de semaine que contester violemment l'élection serait considéré comme une "trahison".