L'extrême-droite allemande une nouvelle fois sous surveillance // Le succès des boutiques africaines en Allemagne
L'annonce a été faite le 8 décembre : le Verfassungsschutz, l'Office de protection de la Constitution a classé la section régionale du parti Alternative für Deutschland de la région de Saxe, dans l'est du pays, comme formation "d'extrême-droite confirmée". Une section désormais suivie de près, le plus haut niveau de surveillance possible.
Quelques jours après cet annonce, le 12 décembre, l'Office de protection de la Constitution a aussi placé un mouvement du jeunesse du parti sous surveillance. L'organisation des jeunes de l'AfD de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dans l'ouest du pays, est désormais "Verdachtsfall", "cas suspect", l'étape avant celle éventuelle du classement comme "formation d'extrême-droite".
Pourquoi ces décisions ?
L'AfD, c'est ce parti tout à droite de l'échiquier politique en Allemagne, représenté par un groupe parlementaire depuis 2017 au Bundestag et qui compte actuellement 78 députés.
Avec la décision concernant la Saxe, c'est le troisième Bundesland de l'est de l'Allemagne où le parti est classé comme tel. Le mois dernier, l'Office de protection de la Constitution avait fait de même en Saxe-Anhalt. En Thuringe aussi, en mars 2021 déjà.
En Saxe, comme dans les deux autres Bundesländer auparavant, le renseignement dit "ne plus avoir de doute que l'AfD a une orientation d'extrême-droite". L'Office de protection de la Constitution cite des prises de position extrêmes de membres du parti dans les débats sur la migration dans le pays. Ou encore des phrases telles que "Make Europa beautiful and white again", "Redonner à l'Europe sa beauté et sa blancheur". Des prises de position antisémites, hostiles aux personnes arabes, voire complotistes aussi.
Quelles réactions ?
Après l'annonce de classification par les services de renseignements, le chef du groupe parlementaire de l'AfD en Saxe, a accusé les renseignements intérieurs de "s'être transformés en protecteurs du gouvernement allemand" et d'avoir agi "seulement pour des raisons de tactique électorale". Jörg Urban ne précise pas que l'Office de protection de la Constitution agit selon des règles très précises et très encadrées.
Le parti, en tête dans de nombreux sondages, notamment en Saxe, dans le Brandebourg, et en Thuringe, où auront lieu des élections l'an prochain, veut continuer à s'étendre. "Nous sommes prêts pour l'Allemagne", clame l'AfD en tête de son site internet, où la cheffe de parti Alice Weidel appelle même à une "dissolution du gouvernement et de nouvelles élections".
De nombreuses questions
Alors ces annonces de l'Office de protection de la Constitution auront-elles des répercussions sur les votes à venir ? Les voix qui appellent à interdire le parti peuvent-elles être entendues ? L'extrême-droite est-elle vraiment en train de gagner du terrain dans toute l'Allemagne ? Nous revenons sur ces questions cette semaine dans Vu d'Allemagne. Stefan Seidendorf, politologue et directeur adjoint de l'institut franco-allemand de Ludwigsburg apporte aussi ses connaissances pour tenter de répondre à toutes ces questions.
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Les boutiques de produits africains séduisent l'Allemagne
Plus réjouissant comme sujet : les Afro Shops, les magasins de produits africains. Ils poussent comme des champignons en Allemagne ! Vu d'Allemagne vous emmène à Bonn, dans l'Ouest, où sont installés les studios de votre radio. Dans cette ville de 320.000 habitants, cinq fois plus petite que Munich ou dix fois plus petite que Berlin, les boutiques africaines sont nombreuses : une dizaine sur toute la ville.
Des boutiques bonnes pour l'économie, la santé et l'humeur aussi. Julien Adayé et Elisabeth Asen vous emmène à la découverte de ces boutiques, à la rencontre des clients, de ceux qui les tiennent et des fournisseurs.
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