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Vols, viols et tueries quotidiens à Lubumbashi : pourquoi ?

Patrick Kasonde
12 avril 2019

La ville du Haut-Katanga enregistre des violences et des meutres au quotidien depuis plusieurs semaines. Certains évoquent des violences politiques.

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DR Kongo Lubumbashi
Image : Getty Images/AFP/J. Kannah

Reportage à Lubumbashi - MP3-Stereo

Des vols, des viols, parfois même sur des enfants, des tueries ... Ce sont des événements devenus quotidiens depuis quelques semaines à Lumbumbashi, en République démocratique du Congo. Une recrudescence des attaques qui a débuté au moment l'élection de l'actuel président, Félix Tshisekedi. À tel point que certains Lushois pensent même que ces événements sont politiques. 

Il n'est pas rare de voir des jeunes passer la nuit dehors, pour surveiller face à la déliquance. "Nous sommes des élèves mais nous passons la nuit dehors. Nous ne savons que faire", racontent certains. Ils décrivent les crimes qui ont atteint des proportions inquiétantes à Lubumbashi.

Criminalité politique ?

"On n'a jamais assisté à un tel accroissement en fréquence et en intensité des actes de barbarie, de la bestialité", raconte un homme sur place. "On ne peut même pas appeler ça criminalité lorsqu'on va jusqu'à tuer des bébés, violer des filles de trois ans, obliger les parents à s'accoupler avec leurs enfants, non, ça c'est vraiment de la bestialité". 

DR Kongo Kampagne für Präsident Joseph Kabila
Affiche de campagne de Joseph Kabila à Lubumbashi en 2018Image : DW/K. Tiassou

Pour maitre Sonvil Mukendi, cette criminalité est avant tout politique. "Nous savons que tous nos actes et gestes ont quelque part un sens politique. Pourquoi ce problème a pris cette dimension juste après les élections de décembre ?", interroge-t-il, avant d'assurer, une nouvelle fois, que tous ces événements sont politiques. "C'est peut être pour déstabiliser les nouveaux dirigeants, c'est une manière de saboter leur travail", estime l'avocat. Un autre va même jusqu'à accuser les mécontents du départ de Joseph Kabila d'être responsables des violences.

"Des moyens sont engagés"

Cette insécurité n'est pas politique mais criminelle et le Haut-Katanga a mis beaucoup de moyens pour l'éradiquer, rétorque le gouvernement sortant. "Ce sont juste des intentions qu'on prête aux autorités sortantes", assure Rodrigue Katulu, porte-parole de gouverneur sortant. "Elles ont engagé assez de moyens pour lutter contre cette insécurité. Vous avez vu la police de notre province être dotée des véhicules. On a mis des moyens nécessaires pour arriver à réduire le taux de criminalité ou d'insécurité dans notre province."


La présence, vendredi 12 avril, du président Félix Tshisekedi et celle des hauts cadres de la police et de l'armée à Lubumbashi sont une lueur d'espoir pour mettre fin à cette longue période d'insécurité. Par ailleurs, Félix Tshisekedi a dépêché, en début de semaine, le général John Numbi, inspecteur général des forces armées de la RDC pour trouver des solutions appropriées à cette insécurité.