Volkswagen, un mythe confronté à la réalité

Ce mardi, la direction du constructeur allemand a admis que 11 millions de ses véhicules dans le monde étaient équipés du logiciel de trucage aux tests anti-pollution découvert aux Etats-Unis.

Le quotidien de Munich, la Süddeutsche Zeitung estime "très difficile d'imaginer que le grand patron de VW, Martin Winterkorn, un technicien, n'ait rien su des pratiques de son groupe aux Etats-Unis: à savoir que VW a intentionnellement et en toute conscience manipulé les analyseurs de gaz d'échappement sur des centaines de milliers de véhicules diesel !"

„Déjà des voix s'élèvent qui exigent la démission du président directeur général de Volkswagen, Martin Winterkorn, relève le quotidien Die Welt. Ce qui serait plus important encore, souligne l'éditorialiste, serait de faire toute la lumière sur cette affaire et de lancer une campagne pour rétablir la réputation du groupe. Il faut beaucoup de temps pour instaurer la confiance, mais très peu pour la perdre", conclut Die Welt.

"Autant de culot est incroyable!", estime die tageszeitung : "Depuis des années Volkswagen a fraudé en manipulant illégalement les émissions de ses voitures et a trompé les autorités de contrôle anti-pollution. Ce n'est pas seulement criminel, mais aussi incroyablement stupide! , poursuit le quotidien de Berlin. Car au delà des poursuites judiciaires et des dommages et intérêts qu'encourt Volkswagen, le dommage de la réputation du groupe est tel qu'il faudra des années à cette entreprise -soi-disant modèle-, pour redorer son blason! Mais la réaction de la politique face à ce scandale est tout aussi choquante, s'indigne la taz: afin de savoir si ces manipulations illégales ont aussi eu lieu en Europe, le ministère allemand des Transports ne prévoit pas -comme on pourrait s'y attendre-, de lancer rapidement de propres enquêtes. Non, au lieu de cela, le gouvernement demande simplement au groupe automobile de lui fournir des informations pour savoir s'il a fraudé également en Allemagne! Quelle naïveté !“, s'étonne l'éditorialiste.

Le groupe Volkswagen, l'un des fleurons de l'industrie allemande a vendu 5 millions de voitures dans le monde au premier semestre, devenant ainsi le numéro un mondial devant le Japonais Toyota, rappellent plusieurs journaux qui comme le quotidien Märkische Oderzeitung estime que "VW jette soudain le doute sur toute la branche automobile. Et ce sont justement les marques allemandes qui essaient depuis des années de convaincre les Américains que leurs ingénieurs ont réussi, -grâce à leur technologie-, à transformer les sales moteurs diesel polluants en moteurs propres préservant l'environnement. Difficile d'y croire désormais ! " conclut le journal.