La corruption au sein de la filière du cobalt en RDC
26 avril 2019La République démocratique du Congo possède la moitié des réserves mondiales de cobalt. Exploité essentiellement au Katanga, ce minerai devient de plus en plus important.
Utilisé dans la fabrication des batteries de nos téléphones et nos ordinateurs ainsi que pour les véhicules électriques, le cobalt est devenu un minerai dont certaines grandes entreprises ne peuvent plus se passer.
Elisabeth Caesens, directrice de Ressource Matters et auteure du rapport, explique que son organisation a contacté de grandes entreprises européennes ou américaines qui achètent leur cobalt au géant minier anglo-suisse Glencore :
"Sur les 14 entreprises que nous avons contactées et parmi elles nous avons des grands noms comme Apple, BMW, Volkswagen, Daimler, Volvo, Renault, Peugeot, etc… toutes condamnent la corruption.
Là où ça se gâte, c’est quand on veut discuter de cas concret. Encore une fois, il s’agit d’une quantité considérable de cobalt. Quand nous essayons de trouver des solutions pratiques pour les cas concrets, on continue à faire face à cette langue de bois.
Toujours est-il que tant qu’on n'arrivera pas à appliquer des mesures plus sérieuses face à un risque vraiment tangible, les outils généraux et transversaux risquent de rester des coups d’épée dans l’eau."
Même son de cloche dans le Katanga
Parmi les différentes personnes qui travaillent ans la filière cobalt, certains plaident pour plus de responsabilité du côté des consommateurs et une meilleure gouvernance de la part des Etats. Freddy Kasongo travaille à l’Observatoire d’études et d’appui à la responsabilité sociale et environnementale :
"Nous souhaitons que les utilisateurs finaux puissent comprendre tous les enjeux qui existent autour de la chaîne d’approvisionnement des minerais qu’ils utilisent pour fabriquer leurs matériaux électroniques.
Nous voulons de plus en plus que l'impératif de contrôle soit pris en compte, notamment en matière de corruption."
En attendant, les organisations qui luttent pour plus de transparence dans la chaine de production de cobalt congolais continuent leur plaidoyer, espérant convaincre les grandes entreprises électroniques ou automobiles de faire face à leurs responsabilités en cessant d’acheter du "cobalt sale", c'est-à-dire d’entretenir des circuits d’approvisionnement marqués par la corruption ou le travail de enfants.