Un partenariat Afrique-Europe pour construire la paix
7 juillet 2017Roch Marc Christian Kaboré du Burkina, le Malien Ibrahim Boubacar Keïta, Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie, Mahamadou Issoufou du Niger, le Tchadien Idriss Déby Itno mais aussi la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini ont apposé leurs signatures au bas de la tribune parue mercredi dans le journal de Francfort.
Face aux ravages causés par les islamistes depuis leur installation il y a quelques années dans la région du Sahel, la réponse ne peut qu’être interne au continent. C’est bien la conviction des chefs d’Etat du G5 Sahel pour qui l’adoption le 6 février 2017 d’une résolution prévoyant la création d'une force conjointe pour protéger leurs frontières de la menace terroriste est une "initiative sans précédent". C’est aussi, selon eux, un grand pas vers "le règlement des problèmes africains par les Africains eux-mêmes".
Même si dans les textes de la résolution, c’est aux Etats du G5 Sahel qu’il revient la charge d’attribuer les ressources à cette force, l’Union européenne s’est engagée à débloquer 50 millions d'euros pour soutenir les troupes anti-djihadistes. Il s’agit là d’un "message ferme à l’endroit des terroristes et des organisations criminelles" qui parsèment la région, indiquent les chefs d’Etat.
Les signataires de la tribune saluent aussi la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui a autorisé le déploiement d’une force antiterroriste dans le Sahel. Mais au-delà de l’aspect sécuritaire, qui est une condition pour le développement, les chefs d’Etat ont aussi souligné le besoin pour les jeunes de la région d’avoir un avenir et des perspectives.
L’Europe et l’Afrique font face aux mêmes menaces mais ils gardent aussi un même espoir : celui de vivre dans un monde en paix, indique le texte. "Notre partenariat vise donc à réacquérir la paix pour construire ensemble un avenir commun", concluent-ils.
Crise migratoire : "Secouristes en danger"
Jeudi, la ville italienne de Tallinn a accueilli une rencontre des ministres de l’Intérieur de l’Union européenne pour trouver des solutions aux flux de migrants illégaux vers les côtes italiennes. Au cours de cette réunion, l’UE a salué l’initiative d’un "code de conduite" pour les ONG qui mènent les opérations de sauvetage en mer.
L’idée de ce code est de limiter les sauvetages de migrants par les bateaux privés car certains estiment que leur présence encouragerait les migrants à venir vers l’Europe. "Secouristes en danger", commente la Süddeutschezeitung . Le journal de Munich rappelle que 40% des sauvetages de migrants en provenance des côte lybiennes sont entreprises par des ONG.
"Sans elles, il y aurait cette annéee plus de morts que les 2.250 qu’on a connus", poursuit le journal. "Ce n’est donc pas justifié de les éloigner de la zone de mort, car des études montrent qu’il n’y a pas de corrélation entre le nombre de migrants qui arrivent sur les côtes européennes et les aides fournies par les secouristes", conclut le journal.