Un ministre en fonction écroué au Niger pour corruption
21 avril 2022Les faits qui lui sont reprochés remontent à la période de 2013 à 2021 où le ministre de la Communication dirigeait une entreprise publique. Mahamadou Zada était directeur général de la société de patrimoine des mines du Niger (Sopamine).
Cette arrestation survient dans un contexte de lutte contre la corruption. Une campagne menée par le chef de l’Etat lui-même. Mohamed Bazoum s’en est d’ailleurs récemment félicité lors d’une interview à la Deutsche Welle.
L’affaire qui a fait grand bruit porte sur un dépôt à terme de trois milliards de Francs Cfa au près d’une institution de microfinance dénommée Tanadi.
Une affaire scabreuse qui n’a pas fini de livrer ses secrets puisqu’on ne retrouve nulle part les traces de l’argent.
Le président Mohamed Bazoum est enfin sur la bonne voie, a estimé Mamane Wada, le président de l’association nigérienne de lutte contre la corruption, une structure rattachée à l’ONG Transparency international.
L’impunité dénoncée
Des voix critiques dénonçant l’impunité ont fait face ces derniers temps à une sévère répression. Pourtant les scandales ne manquent pas.
En 2020, une affaire de surfacturations d'achats et de livraisons non effectuées d'équipements militaires, pour un montant de 39,4 milliards de FCFA (59,4 millions d'euros), avait déjà fait grand bruit au Niger.
Un procès sur cette affaire impliquant des personnalités du parti présidentiel doit se tenir à une date non encore fixée.
La société civile nigérienne qui n’a de cesse interpellé le président de la république se réjouit de la manifestation d’un engagement dans le bon sens. C’est ce qu’a estimé Elhadj Idi Abdou du réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire.
A l’occasion de son investiture, le 2 avril 2021, le président Mohamed Bazoum avait déjà annoncé les couleurs en affirmant que quiconque se serait rendu coupable de malversation ferait face à la rigueur de la loi.
Mieux, à l’occasion de l’an 1 de son arrivée au pouvoir, dans une interview accordée au service haoussa de la DW, Mohamed Bazoum annonçait qu’une trentaine de cadres de l’administration croupissaient en prison pour des faits de détournements.
Si tu ne trouves personne d’autre, fais la voix en français et synchronise toi-même car l’équipe du matin n’en aura pas le temps, a estimé le président Bazoum.
Alors que les Nigériens doutaient de sa volonté de combattre la corruption, Mohamed Bazoum vient de donner un signal fort puisque c’est lui qui a autorisé la justice à entendre le ministre de la Communication Mahamadou Zada.
Une décision qui donne des sueurs froides dans son parti qui gère le pouvoir depuis une décennie.