Un autre fiasco pour la Haye
18 janvier 2019C'est un autre fiasco pour les procureurs à La Haye, écrit le journal Züricher Zeitung. Après l'acquittement et la libération de Jean-Pierre Bemba, l'ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, reconnu coupable de crimes contre l'humanité en 2011, vient aussi d'être lavé de tout soupçon par la CPI.
Ce n'est pas toutv !
Laurent Gbagbo ne quittera pas seul la prison de la Haye. Il sera en compagnie de l'ancien chef de la milice des "Jeunes Patriotes" Charles Blé Goudé. Celui-ci a aussi été acquitté par la Cour souligne pour sa part le quotidien Tageszeitung.
Surnommé le "Général" en raison de sa capacité de mobilisation des foules, Blé Goudé était animé d'une "rage fanatique" contre les Français, poursuit la Tageszeitung.
Blé Goudé voyait partout le néocolonialisme et qualifiait l'actuel président ivoirien, Alassane Ouattara, de marionnette télécommandée depuis Paris, toujours selon die Tageszeitung.
Le quotidien allemand rappelle que le mentor de Blé Goudé, Laurent Gbagbo, avait pourtant retardé les élections à la fin de son mandat et refusé de démissionner après avoir perdu le scrutin en 2010.
Violences post-électorales
Entre décembre 2010 et avril 2011, les violences qui ont suivi les élections ont fait plus de 3.000 morts et déplacé un demi-million de personnes. Gbagbo sera finalement arrêté par les soldats français et ceux de l'ONU dans son bunker présidentiel et transféré à La Haye.
La présidentielle en Côte d'ivoire
Pour la Süddeutsche Zeitung, l'acquittement de Laurent Gbagbo et Blé Goudé est une décision explosive à un an de la prochaine élection présidentielle en Côte d'Ivoire. On peut alors supposer - sans risque de se tromper- que Laurent Gbagbo et Blé Goudé seront directement ou indirectement impliqués, conclut le Journal.
Il faut préciser toutefois que depuis la publication de ces articles, les libérations annoncées de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été suspendues à l'examen d'un appel présenté par le procureur de la CPI.
Le retour de la terreur
Le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung revient, pour sa part, sur l'attentat terroriste qui a tué mardi 21 personnes dans un complexe regroupant un hôtel et des bureaux à Nairobi.
La FAZ souligne qu'au cours des dernières années, la situation sécuritaire s'était pourtant quelque peu améliorée dans ce pays d'Afrique de l'Est.
Du moins depuis 2013 : cette année-là, les terroristes avaient attaqué le centre commercial de Westgate, à quelques kilomètres seulement du lieu du dernier attentat, faisant selon les chiffres officiels 67 morts dont un neveu du président Kenyatta.
Deux ans plus tard, en 2015, les hommes d'Al-Shabaab ont massacré 148 étudiants du Garissa University College, dans la ville kenyane de Garissa.
La FAZ rappelle surtout qu'en 1998, des terroristes d'al Shabab liés à Al-Qaïda, avaient fait exploser un camion-citerne devant l'ambassade américaine à Nairobi avec environ mille kilogrammes d'explosifs. Ils avaient tué 213 personnes, dont douze Américains, et fait des milliers de blessés.