Bruxelles est favorable au statut de candidat de l’Ukraine
17 juin 2022Chemisier bleu marine et veste jaune : c’est aux couleurs de l’Ukraine que Ursula von der Leyen a annoncé ce vendredi (17.06) l’avis favorable de la Commission européenne.
"Nous savons tous que les Ukrainiens sont prêts à mourir pour leurs aspirations européennes. Nous voulons qu'ils vivent avec nous, pour le rêve européen", a déclaré la présidente de la Commission.
C’est une "décision historique", s’est félicité le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
La guerre en Ukraine et la menace russe qui plane aussi sur la Moldavie ont accéléré les procédures européennes comme jamais, même si être candidat n’est que le début d’un très long chemin pour réussir à intégrer le club européen.
Critères de Copenhague
Ursula von der Leyen n’a ainsi pas manqué de rappeler que l’Ukraine et la Moldavie devront s’engager à mener de nombreuses réformes.
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La lutte contre la corruption est l’un de ces grands chantiers, pour satisfaire les critères dits de Copenhague, qui fixent depuis près de 30 ans les standards démocratiques à satisfaire pour faire partie de l’UE.
L’Ukraine pointe ainsi à la 122e place sur 180 dans le classement sur la corruption de l’ONG Transparency international. La Moldavie est 105e.
Une fois officiellement candidat, le processus pourrait donc encore prendre des dizaines d’années, même si être candidat ouvre le droit à des aides de l’UE pour mener les réformes.
Cinq autres pays sont actuellement candidats à une adhésion. La Macédoine du Nord attend ainsi depuis bientôt 20 ans.
Réticences
Dans l’immédiat, il faut maintenant encore le feu vert à l’unanimité des 27 pays de l’Union européenne, dont les dirigeants se réunissent la semaine prochaine en sommet. Si les poids lourds comme l’Allemagne, la France et l’Italie sont derrière l’Ukraine, d’autres pays sont plutôt réticents.
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C’est le cas des Pays-Bas, qui préféreraient un statut de candidat potentiel avec un calendrier de réformes pour être sûr que Kiev tiendra sur la durée.
Le Portugal estime qu’il ne faut pas créer de fausses attentes. Enfin, le Danemark a émis des réserves, tout en promettant de suivre l’avis de Bruxelles.