UE-Chine : un nouveau rapport de force
10 avril 2019Dans une déclaration commune avec l'Union européenne, Pékin a promis mardi 9 avril d'ouvrir davantage son économie. Le document a été signé par le Premier ministre chinois, Li Keqiang, le président du Conseil européen, Donald Tusk, et celui de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
Pour la Süddeutsche Zeitung, "la Chine est non seulement passée de l'imaginaire au statut de compétiteur, mais s'est aussi transformé en ennemi." Le journal commente le changement de relation entre les deux blocs depuis 2013, lorsque Bruxelles et Pékin avaient déjà signé un accord.
Pendant ces six années écoulées, "l'Union européenne a traversé une crise monétaire, une crise des réfugiés. Elle a vu la montée des populismes et des nationalistes d'extrême droite, perdu les Etats-Unis comme partenaire quasi inconditionnel sous Donald Trump, et elle a subi la Russie comme un agresseur imprévisible. Enfin, l'UE a fait connaissance avec la nouvelle Chine."
UE, Trump, même combat ?
La Chine veut dominer le monde économique et technologique "dans à peine quelques décennies". Pour le journal de Munich, "la phase naïve de la mondialisation est terminée." Si le mot multilatéralisme, prôné lors du sommet, semble encore loin de se traduire par des actes concrets, "les deux superpuissances ont au moins reconnu qu'elles avaient besoin de nouvelles règles pour leur relation."
L'Europe veut une compétition équitable, l'accès au marché et aux subventions. Finalement, les Européens veulent ainsi la même chose que Donald Trump, note la Frankfurter Allgemeine Zeitung. "Beaucoup ont dû approuver en cachette la guerre commerciale entre Pékin et Washington", et ont dû apprécier de voir la première puissance mondiale s'attaquer aux restrictions d'accès que la Chine impose aux entreprises étrangères.
Mais qu'on ne s'y trompe pas, affirme le journal. Les Etats-Unis ne le font pas pour les autres. "Trump veut un meilleur deal pour les Américains, mais pas pour le reste du monde."
La méthode Trump fait ses preuves en Israël.
La philosophie Trump permet aussi d'expliauer le succès électoral de Benjamin Netanyahu lors des législatives en Israël. Malgré un résultat au coude à coude entre le Likoud et le parti Bleu Blanc, le Premier ministre sortant devrait se maintenir au pouvoir grâce aux jeux des alliances à droite.
Et c'est bien "la méthode Trump" qui a permis ce succès, écrit die Zeit Online. Netanyahu s'en sort malgré "la menace d'une accusation pour corruption dans trois affaires, malgré une campagne électorale sale et raciste". Donald Trump a d'ailleurs salué la victoire de "son ami" Netanyahu qui augmente selon lui "les chances de paix".
Pourtant, selon die Zeit, "la crainte de voir Netanyahu réaliser son annonce d'annexer une partie de la Cisjordanie avec l'aide de son copain à la Maison Blanche est justifiée."