UE : à quoi doit servir le futur certificat de vaccination ?
26 février 2021Un certificat de vaccination, le même pour tous les Européens, voilà ce que visent les 27 Etats membres de l’Union européenne réunisen sommet par visio-conférence depuis jeudi (25.02). Un certificat numérique, disponible dès cet été, qu’on téléchargerait dans une application sur son smartphone.
Un peu à l’image de ce qui se fait en Israël, où la campagne de vaccination est très avancée et où la population vaccinée obtient un code qui peut être scanné pour retrouver certaines libertés.
Selon les 27, le premier objectif de ce certificat serait toutefois seulement médical, afin de disposer d’une preuve de vaccination harmonisée et standardisée à travers le continent, alors que plusieurs pays mettent actuellement en place leur propre certification.
Cette harmonisation peut par exemple permettre à une personne d’obtenir sa première dose de vaccin dans un pays A, puis de recevoir sa deuxième dose dans un pays B.
Liberté de circuler
Ce qui pose davantage de problèmes, c’est l’utilisation de ce certificat au-delà du cadre médical.
Des pays touristiques comme la Grèce et Chypre, qui misent sur le retour des touristes cet été, veulent que le certificat rétablisse la liberté de circuler et le droit de voyager en Europe.
L’Autriche, l’Italie et l’Espagne y sont également favorables. En attentant une décision à Bruxelles, la Grèce et Chypre misent d’ailleurs déjà sur des accords de voyages bilatéraux pour les résidents vaccinés. C’est le cas avec Israël. Des pourparlers avec le Royaume-Uni sont également en cours.
Du côté des réticents, on trouve l’Allemagne, les Pays-Bas ou encore la France. L’idée d’un retour à la normale seulement pour les vaccinés risque de créer une discrimination, d’autant plus que seulement 2% de la population européenne a actuellement reçu ses deux doses de vaccin et que les campagnes de vaccination sont à la traîne.
Libertés individuelles
En Allemagne, le Conseil d’éthique estime que tant que tous les citoyens n’ont pas eu la possibilité de se faire vacciner, des avantages seraient ressentis comme une injustice qui mettrait en péril la solidarité dans le pays.
La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a aussi rappelé qu’il existait encore "des interrogations scientifiques, selon lesquelles il n’est pas certain que l’on cesse de transmettre le virus après avoir été vacciné".
Enfin, se pose le problème du caractère obligatoire ou non du vaccin. En Allemagne et en France, selon une récente étude d’opinion, entre 20 et 30% de la population serait plutôt opposée à se faire vacciner, notamment par manque de recul sur la maladie et le vaccin.
Or si seul le vaccin permet de retrouver une vie normale, cela pose la question du respect des libertés individuelles.