Un "sommet humanitaire" pour parler de la faim en Afrique
27 mai 2022Selon l’Union africaine, le changement climatique mais aussi les conflits ont augmenté de manière exponentielle les besoins humanitaires sur le continent. L'agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime à environ 282 millions le nombre de personnes sous-alimentées sur le continent qui compte 1,4 milliard d'habitants, soit une augmentation de 49 millions par rapport à 2019.
Certains, toujours plus nombreux, ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence. Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l'Union africaine (UA), l’a rappelé à Malabo. "L'Afrique compte aujourd'hui, selon les données mises à jour par les agences humanitaires, environ 113 millions de personnes ayant besoin d'aide alimentaire dont 48 millions sont des réfugiés, des demandeurs d'asile et des déplacés internes", a-t-il détaillé. "Il faut répondre en urgence aux besoins de ces personnes afin de préserver ce qui leur reste de dignité humaine " a encore précisé Moussa Faki Mahamat.
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Répondre aux besoins
L’Union africaine a désigné 2022 comme l’année de la nutrition pour l’Afrique avec une priorité : “renforcer la résilience nutritionnelle et la sécurité alimentaire sur le continent". Il s’agit pour l’UA, sur la base de données fiables, de réclamer plus d’investissements dans le domaine de la nutrition, de mettre en œuvre une plateforme pour la coordination des interventions en la matière, mais aussi d’activer les instruments législatifs et financiers de l’Union africaine et des pays membres afin de faire face à la crise alimentaire actuelle en Afrique.
A ce propos, la Banque africaine de développement (BAD), qui a joué un rôle actif dans l’engagement en faveur de la nutrition, coordonne le groupe des leaders africains pour la nutrition. Et l’une de ses priorités est l’augmentation des investissements dans la nutrition en Afrique.
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La question du financement
Dans certains pays de la corne de l’Afrique comme la Somalie, très affectée par la malnutrition et la faim, les humanitaires plaident justement pour avoir plus de fonds. "Ce dont nous avons besoin en ce moment, c'est de l'argent", insiste Rukia Yacoub, la directrice adjointe du Programme alimentaire mondial en Afrique de l’Est. "Nous avons besoin d'argent pour éviter la famine. En 2011, je pense qu'environ un quart de million de personnes sont mortes, donc si nous n'agissions pas maintenant avec l'argent dont nous avons besoin, je pense que nous pourrions nous diriger vers ce genre de chose ", craint-elle.
Selon les experts, c’est en adoptant une approche concertée, multisectorielle et multipartite qu’il sera possible de faire face au risque actuel de famine. Et c’est l’ensemble des systèmes d’alimentation, de santé, d’éducation, de protection sociale, d’assainissement et d’approvisionnement en eau potable ainsi que l’hygiène qui doivent être pris en compte par l’Union africaine.