L'impasse politique en Tunisie a atteint son paroxysme
26 juillet 2021Des cris de joie, des klaxons et des drapeaux tunisiens brandis par les supporters du président Kais Saied à l'annonce de la suspension des activités du Parlement et le limogeage du Premier ministre.
Mais les détracteurs du président Saied l'accusent d'avoir fomenté un coup de force qui menace la jeune démocratie tunisienne.
La police est intervenue ce lundi pour empêcher des affrontements à l'extérieur du Parlement entre des députés du parti islamiste Ennahdha, qui domine l'assemblée, et les soutiens du président Kais Saied.
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Le leader du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, a été interdit d'accéder au Parlement.
"Je m'appelle Rached Ghannouchi et je suis le président du Parlement qui se tient devant lui, et dont l'accès lui est refusé", déclare-t-il devant les caméras.
La dissolution de l’assemblée figurait parmi les revendications des milliers de manifestants qui ont bravé les restrictions sanitaires et la forte chaleur pour manifester à Tunis et dans d'autres villes, appelant à des élections anticipées et réclamant des réformes économiques.
Le fond du problème
Riadh Sidaoui dirige le Centre arabe de recherche et d’analyse politique et sociale à Genève, en Suisse. Il explique les raisons de l'impasse politique en Tunisie.
"Le système parlementaire tunisien est paralysé. Donc le président Kais Saied qui est très populaire, qui n'est pas corrompu, s'est trouvé obligé d'activer l'article 80 de la Constitution afin de résoudre le problème d'impasse et de poursuivre les corrompus et les réseaux de terrorisme. La Tunisie a exporté 6.000 terroristes vers la Syrie. Il y a aussi l'assassinat de figures politiques en Tunisie. C'est un Monsieur propre qui est en train de mener une bataille contre la corruption et le terrorisme", dit Riadh Sidaoui.
Depuis six mois, un bras de fer oppose le président Saied et le chef du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, dans un contexte sanitaire qui a paralysé le gouvernement et désorganisé les pouvoirs publics.