Tollé à Berlin après des propos sur l'Holocauste
17 août 2022Les deux dirigeants ont beau essayé de réparer les dégâts, le mal est fait. Le sujet est à la Une de la presse allemande et israélienne et les critiques fusent de tous bords. Que s'est-il passé ? Mardi soir (16.08.2022), devant les journalistes, Mahmoud Abbas compare la situation dans les Territoires palestiniens occupés par Israël à l'Holocauste qui, par essence, est incomparable.
Caractère unique
Pour rappel, entre 1939 et 1945, environ 6 millions de juifs européens ont été assassinés par le régime de terreur des nazis. Le nombre, énorme, de victimes et la façon industrielle dont l'extermination a été organisée sont considérés comme uniques dans l'Histoire.
En 2017, le gouvernement allemand s'est rallié à la définition de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste qui stipule que non seulement la négation mais aussi la relativisation de l'Holocauste sont considérées comme de l'antisémitisme. Il en va de même pour la comparaison de la politique israélienne avec le régime de terreur des nazis.
Réaction tardive
Au-delà des propos de Mahmoud Abbas, par ailleurs connu pour ses déclarations parfois musclées contre Israël, en Allemagne, c'est aussi la réaction - ou plutôt l'absence de réaction du chancelier allemand qui fait débat.
Lors de la conférence de presse elle-même, Olaf Scholz n'a pas réagi aux propos de Mahmoud Abbas. Ce n'est que quelques heures plus tard, qu'il revient et condamne les propos du président palestinien – de manière claire mais trop tardivement, de l'avis de nombreux commentateurs.
Pour n'en citer qu'un, Josef Schuster, le président du Conseil central des juifs d'Allemagne a déclaré : "Que l'Holocauste soit relativisé en Allemagne, lors d'une conférence de presse à la chancellerie et que cette relativisation reste sans réponse est, selon moi, un scandale."
En Allemagne, la commémoration de l'Holocauste fait partie de l'identité de la nation et garder cette mémoire vivante est considéré comme une raison d'État.