Ethiopie : Abiy Ahmed menace d’aller lui-même au front
24 novembre 2021L’avancée des TPLF, les forces tigréennes se poursuit de manière régulière au vu des différentes villes déjà tombées entre leurs mains. Les rebelles se trouveraient désormais à environ 200 kilomètres de la capitale, Addis Abeba.
Le premier ministre Abiy Ahmed a cherché à rassurer la population en affirmant qu’il irait lui-même sur le champ de bataille.
"Que le premier ministre aille en personne là-bas, c’est bien son travail. Il est lui-même un soldat et il a travaillé aux renseignements. Il veut donner de l’exemple à la nation en allant au champs de bataille", estime Jan Abbink, professeur à l’Université de Leiden aux Pays-Bas.
Différents pays africains, notamment l’Ouganda, le Kenya et l’Afrique du Sud demandent qu’une solution au conflit soit trouvée. Une nouveauté, car les pays de la région gardent le plus souvent le silence face à ce genre de conflits.
"Je crois que vous avez suivi les discours de Kenyatta à Addis Abeba, celui de Museveni, ainsi que celui de Buhari. Tout cela signifie la solidarité africaine”, selon Yonas Adaye, doyen à la faculté des études sur la sécurité et la paix à l’Université d’Addis Abeba.
Appels à l’évacuation
Après les Etats-Unis qui ont demandé à leurs ressortissants de quitter l’Ethiopie, l’Allemagne et la France ont lancé le même appel. Une démarche que certains analystes condamnent, affirmant qu’elle n’aide pas l’Ethiopie.
“Je crois que ces pays le font par précaution dans ce genre de crise, avec le souvenir de ce qui s’est passé à Kaboul, en Afghanistan. Mais je crois que c’est exagéré. Ils peuvent le faire, car c’est leur droit, mais personnellement je pense que cela n’aidera personne”, estime Jan Abbink.
Mais l’avancée des TPLF vers la capitale ne signifie pas que les forces tigréennes parviendront à prendre le pouvoir par la force à Addis Abeba.
Leurs divisions mais aussi l’opposition de la communauté internationale à une conquête violente du pouvoir pourraient les en dissuader.