Tennis : le harcèlement en ligne au plus haut
29 août 2024"Tu devrais te tuer" ou encore "J'espère que ta maman mourra bientôt", voici le genre de messages que Caroline Garcia affirme recevoir quotidiennement sur Instagram.
La joueuse de tennis française, éliminée au premier tour de l'US Open mardi à New York, a publié mercredi ces messages de haine, souhaitant mettre en lumière ce que vivent actuellement presque tous les acteurs et actrices du circuit.
"Cela nous touche, nous sommes humains. Parfois quand nous recevons ces messages nous sommes déjà détruits émotionnellement après une défaite difficile. Beaucoup de gens ont déjà évoqué ce problème, mais rien n'a été fait", a déclaré la numéro une française, en grande difficulté cette saison.
Le blocage comme seule arme
Interrogée sur la question en conférence de presse, Coco Gauff a affirmé recevoir elle aussi ce genre de messages et passer plusieurs minutes par jour à bloquer des utilisateurs.
"C'est difficile parce que vous entendez beaucoup de choses désagréables, et les gens parlent de votre apparence, de celle de votre famille... Si vous êtes déjà aux prises avec des problèmes mentaux, c'est difficile. Personnellement, je me contente de bloquer. Je passe littéralement 30 minutes par jour à bloquer toutes ces personnes", a admis la gagnante de l'US Open en 2023.
L'appel aux instances pour protéger les joueuses et les joueurs
Le tennis est un sport particulièrement touché par le harcèlement en ligne, notamment de la part de parieurs déçus par les résultats de tel ou tel match. Pour Caroline Garcia il devient urgent que l'ATP et la WTA se désolidarisent des entreprises de paris sportifs.
"Les jours où les marques de cigarettes sponsorisaient des événements sportifs sont loin. Pourtant, nous promouvons les entreprises de paris en ligne qui détruisent la vie de bien des gens. Comprenez-moi bien, je ne dis pas qu'ils devraient être interdits, les gens sont libres de faire ce qu'ils veulent de leur argent. Mais peut-être que nous ne devrions pas leur faire de la publicité", a-t-elle ainsi encore fait remarquer.
La joueuse estime aussi que les organisations n'aident pas assez les joueurs et joueuses à se protéger et à se défendre, notamment juridiquement.