Tchad : la société civile fustige l'attitude de l'UA
17 mai 2021Depuis la prise du pouvoir par l'armée au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, le Conseil de paix et sécurité de l'UA est restée muette sur le dossier.
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L'Union africaine avait certes envoyé une mission à N'Djamena pour déterminer si l'organisation devait prendre des sanctions contre le pays mais le sujet semble toujours diviser le Conseil. "Le retard que l'Union africaine accuse pour la publication de son communiqué final, en dépit de sa décision de ne pas sanctionner le Tchad malgré ce coup de force, est révélateur d'une situation de malaise qui existe au sein de l'Union" pensel'avocate Delphine Djiraibé, responsable du Centre juridique d’intérêt public et ancienne présidente de l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme.
" Les pays membres de l'Union africaine qui sont attachés aux principes ne peuvent évidemment pas être d'accord avec cette situation de deux poids, deux mesures. D'où la difficulté de sortir un communiqué parce que, évidemment, les mots pour traduire cela seront certainement difficiles à trouver. On constate tout simplement que l'Union africaine a encore raté l'occasion de gérer la situation du Tchad de la façon qui tranche avec sa mauvaise réputation d'être un syndicat des chefs d'État ! L'Union africaine se rend ainsi complice de la souffrance du peuple tchadien, se rend complice de toutes ces violations des droits de l'homme, dont les plus récentes sont les manifestations pacifiques réprimées dans le sang. Et la mission qui était venue ici au Tchad, a été témoin, a vu, a entendu. Mais malgré cela, on se retrouve dans une situation de complaisance, une situation qui est tout sauf la justice", regrette l'avocate.
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Le Tchad est dirigé par le général Mahamat Idriss Déby, à la tête du Conseil militaire de transition (CMT) formé à l'annonce, le 20 avril de la mort de son père, Idriss Déby Itno, officiellement des suites de blessures lors de combats contre des rebelles. Celui-ci dirigeait le Tchad d'une main de fer depuis 30 ans.
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Le CMT a dissous l'Assemblée nationale et le gouvernement et abrogé la Constitution, avant de proclamer Mahamat Déby président de la République pour une période de "transition" de 18 mois, au terme de laquelle la junte a promis des "élections libres et transparentes".
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