Le Tchad accepte l'ouverture d'une enquête internationale
7 novembre 2022Au Tchad, la répression des manifestations du 20 octobre dernier a fait officiellement plus de 50 morts et plus de 300 blessés. Une enquête va être ouverte.
Selon plusieurs sources, la décision du gouvernement tchadien d’accepter l’ouverture d’une enquête internationale suite aux événements du 20 octobre, serait le résultat de la pression exercée par la communauté internationale ainsi que des organisations internationales et nationales de défense des droits humains.
Chercher la vérité
Ces ONG des droits de l’homme estiment que rien ne peut justifier ce recours abusif à la force sur des citoyens qui exprimaient leur opinion sur le fonctionnement démocratique de leur pays.
C’est pourquoi, elles exigent une enquête véritablement indépendante pour faire la lumière sur les exactions et les tueries commises sur des manifestants dans la journée du 20 octobre 2022, ainsi que les enlèvements qui ont suivi ces manifestations aussi bien à N’Djamena que dans plusieurs autres villes du pays.
Des préoccupations partagées par la mission de facilitation de la Communauté économique des États d’Afrique centrale CEEAC, dirigée par Didier Mazenga Mukanzu, le ministre congolais de l’Intégration régionale qui a séjourné la semaine dernière au Tchad.
Enquête indépendante ou coopération ?
Même si pour l’heure, le gouvernement tchadien dit accepter l’ouverture de cette enquête internationale réclamée, l’on ne sait pas encore s’il s’agit d’une mission d’enquête internationale composée exclusivement d'experts étrangers ou qui va collaborer avec la justice tchadienne.
Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Aziz Mahamat Saleh, que la Deutsche Welle a joint ce lundi à ce sujet, a d’ailleurs indiqué qu’une conférence de presse est prévue en fin de semaine pour plus de clarifications sur cette mission d’enquête.
La mission d’enquête internationale est appelée à faire la lumière sur ces événements du 20 octobre notamment les auteurs de la répression ainsi que le bilan.
Si le gouvernement tchadien jusque-là, a campé sur un bilan d’une cinquantaine de morts, les opposants à la transition et les ONG des droits de l’homme parlent d’un bilan de plus de 200 morts, des centaines de blessés et plus d'un millier d’arrestations.