1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Tchad : Lydie Beassemda, la candidate qui défie les hommes

Blaise Dariustone
30 avril 2024

Lydie Beassemda est la seule femme candidate à la présidentielle du 6 mai. Sa vision repose sur le fédéraliste et la défense des droits des femmes.

https://p.dw.com/p/4fL7x
Lydie Beassemda candidate à la présidentielle
Parmi les dix candidats, on compte une seule femme : Lydie BeassemndaImage : Privat

Lydie Beassemda, âgée de 57 ans, est au départ une ingénieure en industrie agroalimentaire.

Elle est titulaire d’une maîtrise en sciences naturelles et d’un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) en industries agroalimentaires, en planification territoriale et développement local. 

Des diplômes obtenus entre les universités du Tchad, du Niger, du Burkina Faso et l'Université du Québec à Montréal.

Elle fut ministre de la Production, de l'Irrigation et des Equipements agricoles de 2018 à août 2019, avant d’être nommée, en mai 2021, ministre de l'Enseignement supérieur dans le gouvernement de transition, mis en place par le Conseil militaire de transition. 

Image de femmes devant une urne
plus de 8 millions d’électeurs sont inscrits sur la liste électoraleImage : Alexis Passoua

Début en politique

Lydie Beassemda a fait ses premiers pas en politique en avril 2010, au côté de son père, Djébaret Julien Beassemda, leader du Parti pour la démocratie et l'indépendance intégrale, le PDI. Un parti qui soutient le fédéralisme et qu’il a fondé en 1997.

"Je me suis engagée en politique pour venir à la rescousse de papa et maman, des leaders engagés politiquement. Je me suis engagée pour donner un coup de main, un souffle à ceux qui étaient là et qui étaient un peu fatigués de continuer la lutte", déclare la candidate au micro de la DW.

"Tout ce qui nous motive, c'est la fédération"

Après le décès de son père, en 2018, Lydie Beassemda prend la présidence du PDI dont elle était secrétaire générale depuis 2014. Pour elle, les échéances électorales sont une opportunité pour sa formation politique.

"Ce ne serait pas logique pour nous de ne pas aller à cette élection. Pour nous, c'est une opportunité pour encore parler de la fédération. Tout ce qui nous motive dans tout ce que nous faisons, c'est la fédération. Si nous n'allons pas aux élections, ça veut dire que nous avons capitulé, que nous avons arrêté cette lutte. Chaque fois qu'il y aura une opportunité pour dire que les Tchadiens aspirent à la fédération, nous n'allons pas la manquer."

Face aux obstacles qui freinent la participation des femmes à la vie politique, Lydie Beassemda critique le fait que les hommes refusent de partager le pouvoir.

"Le niveau de la culture politique est encore faible au Tchad. En tant que femme c'est pire, parce que les hommes n'acceptent pas que vous partagiez le même espace politique. Lorsqu'il y a des problèmes, ils préfèrent gérer entre eux. Ils n'acceptent pas que les femmes prennent part aux décisions dans l'espace politique. Mais nous autres, nous avons été éduquées en sachant que les droits n’ont pas de sexe" ajoute Lydie Beassemda.

Les explications de Blaise Dariustone

Première femme à se présenter à la présidentielle tchadienne, elle a terminé troisième lors de l’élection présidentielle d’avril 2021, où elle a recueilli 3,16% des suffrages.

Malgré ce score faible, Lydie Beassemda croit cette fois en sa  victoire, au soir 6 mai, et elle annonce ses priorités.   

"Les Tchadiens pour le fédéralisme. Et aujourd'hui, nous partons d'un projet de société fédéraliste qui ne peut que requérir l'attention des Tchadiens. C'est possible que notre projet de société l’emporte. Notre projet de société a pour vision de faire du Tchad une nation puissante établie dans un Etat fédéral où les droits sont égaux, où les opportunités sont accessibles à tous et où la prospérité est partagée", conclut la candidate á la présidentielle.

Lydie Beassemda est également une militante engagée des droits humains, principalement pour la cause féminine.

Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais