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Soudan : au moins 15 manifestants anti-putsch tués

Patricia Huon | Avec agences
18 novembre 2021

Quinze manifestants anti-putsch ont été tués, mercredi, à Khartoum, lors de la journée la plus sanglante, depuis le coup d'Etat du 25 octobre.

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La rue demande le départ des militaires du pouvoir
La rue demande le départ des militaires du pouvoirImage : AFP/Getty Images

Des milliers de personnes sont à nouveaudescendues dans les rues de Khartoum, déterminées à dénoncer la prise du pouvoir par les militaires.  

Mais, la présence de la police, de l’armée et des services de renseignements était très importante. Sur certains grands axes, des véhicules et des hommes en armes étaient postés à chaque carrefour avec un ordre clair : ne pas laisser les protestataires y défiler, les empêcher de sortir de leurs quartiers et de se rassembler. Gaz lacrymogènes, tirs à balles réelles, la répression est brutale.

Plusieurs morts et des blessés

Au moins quinze personnes ont été tuées ce mercredi dans la répression des manifestations de ce mercredi (18.11.2021)  selon un syndicat de médecins prodémocratie, dont au moins 11 dans la seule banlieue nord de Khartoum où des centaines de protestataires défilent encore.

La plupart des morts et les dizaines de blessés par balles recensés ont été touchés "à la tête, au cou ou au torse", précisent les médecins.

"Le massacre du jour nous conforte dans nos slogans: ni négociations, ni partenariat, ni compromis" avec l'armée, annonçait tard mercredi l'un des fers de lance du bloc partisan d'un pouvoir civil, l'Association des professionnels soudanais.

Au total depuis le putsch, au moins, 39 personnes, dont trois adolescents, ont été tuées et des centaines blessées. Mais si la répression a débuté dès le premier jour, elle a franchi un nouveau palier ce mercredi.  

Les précisions de notre correspondante à Khartoum

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Communications coupées

Avant le déchaînement de violences, le nouveau pouvoir militaire - qui a coupé internet le 25 octobre - a également brouillé l'ensemble des communications téléphoniques dans un pays où l'opposition s'organisait par SMS ou même via des graffitis.

La brutale déconnexion des 45 millions de Soudanais a entamé la mobilisation : là où les manifestants étaient des dizaines de milliers le 30 octobre et le 13 novembre, cette fois-ci, ils n'ont plus été que des milliers.

Face à eux, les forces de sécurité étaient tout aussi nombreuses, bloquant les ponts reliant Khartoum à ses banlieues et les avenues habituellement arpentées par les manifestants - en 2019 pour dire non au dictateur Omar el-Béchir et désormais au général Abdel Fattah al-Burhane, auteur du putsch.

Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef des militaires au pouvoir
Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef des militaires au pouvoirImage : /AP/dpa/picture alliance

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Le 25 octobre, le général Burhane a rebattu les cartes d'une transition chancelante depuis des mois. Il a fait rafler la quasi-totalité des civils au sein du pouvoir et mis un point final à l'union sacrée formée en 2019 par civils et militaires.

Alors qu'aucune solution politique ne semble en vue, Washington a multiplié les appels du pied. Après les sanctions, le secrétaire d'Etat Antony Blinken a annoncé être prêt à soutenir de nouveau le Soudan si "l'armée remet le train de la transition sur les rails".

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