Le sommet de la Ligue arabe marqué par le retour d'al-Assad
19 mai 2023"Nous sommes heureux d'accueillir le président Bachar al-Assad à ce sommet", a déclaré le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à l'ouverture du sommet, en espérant que la réintégration de son pays ramènera "la stabilité" en Syrie.
Pour rappel, l’organisation panarabe avait exclu le régime syrien fin 2011, pour sa répression d'un soulèvement populaire, qui a dégénéré en guerre, avant de le réintégrer le 7 mai dernier.
Un retour en grâce permis par les pays du Golfe
Les Emirats arabes unis, qui avaient rétabli leurs liens avec la Syrie en 2018, ont notamment été très actifs dans la réintégration de Damas dans le giron arabe. Le régime syrien a par ailleurs bénéficié d'un élan de solidarité après un séisme qui a dévasté le 6 février dernier de vastes pans de la Syrie et de la Turquie.
Désormais de retour dans le giron arabe, Bachar al-Assad souhaite que la collaboration avec ses homologues soit très active, comme il l'a déclaré juste avant le début du sommet :
"Nous sommes au cœur de la Ligue arabe, une ligue importante. Est-il possible d'établir des relations bilatérales approfondies qui aillent au-delà des relations diplomatiques, qui aillent au-delà des responsables et des deux dirigeants et qui descendent jusqu'au niveau de la population dans tous les secteurs - économique, et plus important encore, culturel, intellectuel - afin que nous puissions créer une conscience collective ?", a déclaré le chef d'Etat syrien. "Faisons en sorte de travailler ensemble au sein d'une ligue arabe pour créer une prise de conscience collective".
Le Qatar demande des comptes
Aujourd'hui, la Syrie espère la normalisation de ses relations avec les pays arabes, notamment les riches monarchies du Golfe, pour financer sa coûteuse reconstruction. Pour ce faire, elle peut compter sur l'appui des Emirats arabes unis, le sultanat du Bahreïn, mais surtout l'Arabie Saoudite, qui s'est rapprochée ces derniers mois de l'Iran, pays chiite, soutien indéfectible de la Syrie et grand rival régional.
D'autres pays restent néanmoins réticents à une normalisation des relations avec Damas : c'est notamment le cas du Qatar, qui estime que les dirigeants syriens doivent rendre des comptes pour les "crimes de guerre" commis par le régime syrien. Car si les combats se sont quasiment arrêtés, la guerre a fait environ un demi-million de morts, ainsi que des millions de réfugiés et déplacés.