Bassirou Diomaye Faye en visite en Mauritanie
18 avril 2024La Mauritanie est le pays que le président sénégalais fraîchement élu, Bassirou Diomaye Faye, a choisi pour sa première visite. Les deux Etats entretiennent une coopération dans plusieurs secteurs, comme celui de la sécurité, des hydrocarbures, de l'énergie ou encore de la pêche.
La pêche, au Sénégal, est en effet un secteur qui occupe une place importante dans l'économie. Quelques chiffres : environ 600.000 personnes y travaillent sur une côte de 700 kilomètres.
Avec la Mauritanie, ce sont quelque 500 licences qui ont été accordées à des pêcheurs sénégalais pour accéder aux eaux mauritaniennes.
La délicate question de la pêche
Mais la pêche est aussi un sujet sensible entre les deux pays selon Baye Diallo qui vit à Saint Louis au Sénégal. Ancien coordinateur du Conseil local des pêches artisanales (CLPA) il explique à la DW que "les pêcheurs sont confrontés à des problèmes" avec leurs voisins mauritaniens, notamment les garde-côtes qui les empêchent d'accéder aux eux mauritaniennes.
Selon lui "les licences qui ont été octroyées par la partie mauritanienne au gouvernement sénégalais, c'est pour la pêche semi-industrielle. Il reste une très grande majorité d'acteurs de la pêche qui ne peuvent pas profiter de ces licences."
Baye Diallo estime par ailleurs "qu'il y a une plateforme d'exploitation de gaz que partage le Sénégal et la Mauritanie qui pouvait faire l'objet de zone tampon", ce qui n'est pas le cas déplore-t-il.
L'exploitation des hydrocarbures est en effet un autre secteur stratégique pour les deux pays avec le grand gisement gazier GTA, situé au large, à la frontière maritime sénégalo-mauritanienne.
Un projet gazier en commun
Le projet du gisement gazier GTA, encore dénommé Grand Tortue/ Ahmeyim, est développé au moyen d'un système sous-marin en eau profonde et d'un navire flottant de production, de stockage et de déchargement qui traitera le gaz.
Si la première phase du projet verra la production de 2,5 millions de tonnes par an de gaz liquéfié, à terme, il est prévu jusqu'à dix millions de tonnes par an.
Un projet colossal qui devrait contribuer au développement du Sénégal, mais aussi à celui de son voisin mauritanien.
Pour l'éditorialiste et analyste Pathé Mbodj, qui précise que le Sénégal est entré dans une ère d'exploitation du pétrole et du gaz, le déplacement du président sénégalais en Mauritanie est donc important.
"Ce pétrole et ce gaz sont là, nous les partageons avec la Mauritanie, nous les exploiterons au mieux. Il (Bassirou Diomaye Faye ndlr) a bien fait d'aller assurer ses arrières", explique-t-il.
Le début d'exploitation pour ce gisement est prévu pour cette année 2024. En ce qui concerne les infrastructures, il y a la construction, depuis 2021, du pont de Rosso, sur les deux rives du fleuve Sénégal, qui facilitera les déplacements entre les deux pays.