Sénégal : le Conseil constitutionnel visé par une enquête
1 février 2024La création de la commission a été approuvée par 120 voix pour et 24 contre. Un grand nombre des membres de l'actuel camp présidentiel ont soutenu cette création. Mais des adversaires du président sortant Macky Sall soupçonnent un plan pour repousser l’élection présidentielle.
Le projet de résolution, adopté à la majorité, prévoit une Commission d’enquête de onze membres, représentant les différents groupes parlementaires et les non-inscrits.
Elle aura pour mission d’informer l’Assemblée nationale sur le bien-fondé des contestations entourant le processus électoral et doit éclaircir les « avantages et les soupçons de corruption et collusion » au sein du Conseil constitutionnel. Des faits qui mettraient en doute la validité de l’élection présidentielle. Mais pour Bamba Cissé, proche du candidat de l'opposition Bassirou Diomaye Faye, ce serait une manière, pour le parti au pouvoir, de repousser le scrutin présidentiel. Mais il rappelle que ce report est impossible.
"Ce qu’ils cherchent en réalité, du côté de la majorité, je pense que c’est un report des élections. Or, c’est trop tard parce que le processus est déjà enclenché. Le Conseil constitutionnel a déjà arrêté la liste définitive des candidats. Tous les candidats sont pressés d’aller aux élections le 25 février. Donc, il n’y a aucune possibilité de report."
Réaction du PDS
Pourtant, la demande de création de cette commission a été initiée par la coalition de Karim Wade, disqualifié par le Conseil constitutionnel. Le Parti démocratique sénégalais et ses alliés mettent en cause l'intégrité de deux membres du Conseil.
Maguette Sy est le porte-parole de la coalition qui soutient le candidat Karim Wade. Pour lui, il faut repousser le scrutin, afin de permettre à la commission d'enquête de faire correctement son travail.
"Ce qui est possible, c’est qu’on arrête le processus, qu’on reporte l’élection. Il faut aussi que la commission parlementaire fasse son travail pour faire la lumière sur les allégations portées contre deux membres au moins du Conseil constitutionnel. Une fois que tout cela sera tiré au clair, alors on pourra reprendre la processus."
Alors que la question du report des élections reste au centre des préoccupations, Karim Wade continue de dénoncer la partialité du Conseil constitutionnel. Il affirme que sa candidature a été rejetée injustement, malgré sa renonciation à la double nationalité.