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La ministre allemande de la Coopération est en Mauritanie

Diagana Khalilou
15 août 2023

La visite de la ministre Svenja Schulze survient au moment où le Sahel vit une grave crise avec des coups d’Etat militaires qui s’ajoutent à l’insécurité chronique.

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Bundesentwicklungshilfeministerin Svenja Schulze in  Mauretanien
L'Allemagne compte toujours jouer un rôle important au Sahel malgré le retrait annoncé de ses soldats du Mali et ne veut pas laisser le champ libre aux acteurs extérieurs. Image : Leon Kuegeler/photothek/IMAGO

La ministre Allemande du Développement Svenja Schulze, également présidente de l’Alliance Sahel, est arrivée lundi (14.08) dans la mi-journée à Nouakchott, en Mauritanie où elle a eu des discussions avec les autorités mauritaniennes.

Le 10 juillet dernier, Nouakchott avait abrité une assemblée générale de l’Alliance Sahel. Les participants à cette rencontre avaient salué la stabilité de la Mauritanie qui n’a connu aucun attentat terroriste depuis 2011.

Mais, pour El Boukhary Mohamed Mouemel, Colonel à la retraite président du Centre Oum Tounsy pour les études stratégiques, cette stabilité est fragile.

"La Mauritanie bénéficie d’une stabilité politique et sécuritaire depuis quelques temps. Seulement, toutes les stabilités, quel que soit le pays, quelles que soient les conditions, sont fragiles, surtout dans les pays du Sahel. La Mauritanie est entourée de menaces, le terrorisme, le long de sa frontière avec le Mali qui fait plus de 2.500 kilomètres", a-t-il expliqué.

La Mauritanie compte sur le G5 Sahel

Le G5 Sahel dont la force conjointe chargée de la lutte contre le terrorisme n’a presque jamais été opérationnelle, s’enlise dans les crises post-coup d’Etat. Malgré cela, Abdesalam Ould Mohamed Saleh, ministre mauritanien de l’économie et du développement durable, estime qu’il reste le cadre approprie pour ramener la paix dans la sous-région.

"Le G5 Sahel est le seul cadre, aujourd’hui, de concertations, de formulation des politiques de coopération dans le domaine du développement et de la sécurité entre les pays du Sahel. Il n’y a pas d’alternative au G5 Sahel ", a estimé le ministre Abdesalam Ould Mohamed Saleh avant d’ajouter que la Mauritanie entend aussi poursuivre ses efforts pour la stabilité du Sahel.

Symbolbild Niger Soldat
Largement financée par l'Union européenne, la force conjointe du G5 Sahel représentait aux yeux des partenaires internationaux du Sahel une porte de sortie à un moment où le jihadisme se propageait ailleurs, au Mali, au Burkina Faso et au Niger, jusqu'à menacer à présent le Golfe de Guinée plus au sud.Image : Ludovic Marin/AFP/Getty Images

Pour le ministre mauritanien, "Le G5 Sahel est quand même bien vivant. Notre devoir à nous, la Mauritanie, c’est de continuer à tout faire pour le renforcer, le redynamiser, continuer à travailler pour que l’ordre démocratique revienne dans l’ensemble des pays du Sahel."

L’engagement total des de l’ensemble de l’Alliance Sahel en faveur de la Mauritanie, s’élève à 1,4 milliards d’euros, a indiqué Svenja Schulze.

Situation au Niger

De Nouakchott, la ministre allemande du Développement Svenja Schulze prendra le chemin du Nigeria qui préside actuellement la Cédéao.

Au Nigeria, il sera également question du Niger où des militaires ont pris le pouvoir par un coup d’Etat. Et au sujet de la situation dans le pays, elle a noté que le retour à l’ordre constitutionnel doit se faire par des voies pacifiques.

La Mauritanie, qui a fermement condamné le putsch au Niger, plaide aussi la négociation pour le rétablissement des autorités démocratiquement élues.