Restaurer la confiance des donneurs d'organes
20 août 2013Tentative de meurtre dans onze cas, blessure ayant entrainé la mort dans trois cas : pour les Westfälische Nachrichten, les chefs d'accusation retenus contre le chirurgien montrent bien l'importance du procès. Celui-ci risque de durer longtemps et vu la portée de cette affaire, c'est bien compréhensible.
Mais c'est aussi regrettable étant donné l'inquiétude actuelle en ce qui concerne les questions de don d'organes. Car il ne faudrait pas que la perte de confiance qui a suivi ce scandale soit définitive.
À l'ouverture du procès, le ministre de la Santé, Daniel Bahr, a déclaré que la manipulation des listes d'attente pour une transplantation était maintenant impossible, rapporte la Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Mais le ministre ne devrait pas faire de trop grandes promesses, écrit le quotidien. Car tant que ce système défaillant ne sera pas réformé en profondeur, peu de choses vont changer. Les médecins ne jurent que par le principe d'autocontrôle. Et le fait qu'ils n'osent pas faire un grand pas en avant et accepter une instance fédérale de contrôle entretient la méfiance.
Pour la Frankfurter Neue Presse, bien que les lois aient été changées et que les contrôles aient été renforcés, l'attrait de telles manipulations reste bien réel dans un système de santé toujours sous la pression de la concurrence.
Un chirurgien qui effectue beaucoup de transplantations gagne en prestige et, pour les cliniques, ces opérations sont très lucratives. Un contrôle par l'État aurait plus de chance de restaurer la confiance des citoyens que la commission mise en place par le Conseil fédéral de l'ordre des médecins.
Le principe récemment fixé par le Conseil fédéral de l'ordre des médecins, selon lequel il faut trois médecins différents pour établir le besoin d'une transplantation chez un patient, ne suffit pas, estime la Nordwest-Zeitung. Pas plus que la pénalisation de la manipulation des données pour l'attribution des organes.
Aux yeux de nombreux médecins, ce nouveau filet de sécurité est peut-être suffisant. Mais pas du point de vue des malades et des donneurs potentiels, qui méritent des garanties absolues contre toute fraude.