Des milliers de ressortissants bloqués au Niger
10 août 2023Assitan Keïta est une ressortissante malienne. Si le coup d'Etat au Niger n’est pas un phénomène nouveau pour elle, la situation politique à Niamey et ses conséquences l’affectent tant sur le plan familial que professionnel.
"Oui la situation m’affecte sur les deux plans. Tout d’abord, j’ai laissé un bébé derrière moi de 17 mois seulement et qui est très attaché à moi. J’étais juste venue faire une formation de trois jours et je me retrouve bloquée ici en laissant mon enfant derrière moi".
Cette situation touche également sa vie professionnelle : "Ça me frustre et me perturbe un peu. Il y a aussi les tâches professionnelles qui m’attendent et cette situation est vraiment contraignante. J’espère qu’ils vont rouvrir les frontières au plus vite", espère-t-elle.
Les ressortissants africains sont les plus touchés
Si la France a pu, au lendemain du putsch, rapatrier ses ressortissants, ainsi que d’autres Européens, plusieurs dizaines d’Allemands notamment, ce n’est pas le cas pour de nombreux pays africains.
A ceci s’ajoute la menace d’une intervention militaire de la Cédéao qui inquiète Suzanne Tankoano, une ressortissante burkinabè.
"Donc, on ne sait pas quand est-ce on va partir et à travers les réseaux sociaux et la télévision, on dit que ça va chauffer. Etant étranger, on se demande quand est-ce qu'on va partir. Donc ce sont des inquiétudes pour nous et des inquiétudes pour la famille".
John Feindiri est un expatrié centrafricain. Employé de l’Ecole africaine de la météorologie et de l'aviation civile à Niamey, celui-ci comptait rentrer chez lui pour les vacances. Mais le putsch l’a bloqué dans la capitale nigérienne.
"Dans mon programme, je devais partir en vacances pour régler certains problèmes. Je suis expatrié, je suis distant de mon pays. La situation actuellement au Niger handicape de nombreuses personnes", déplore-t-il.
Il poursuit en expliquant qu'il y a des gens qui sont en mission et qui ne peuvent pas repartir chez eux pour continuer leurs activités, il y a des gens qui font des voyages d’affaires"
Les nouvelles autorités militaires nigériennes justifient cette situation d’urgence par la menace d’une intervention militaire de la Cédéao. Mais à ce jour, la date de réouverture des frontières reste inconnue.
En attendant, des milliers de ressortissants africains sont toujours bloqués, dans l’incapacité de rentrer chez eux ou de poursuivre leur voyage.