Cinq cents détenus bientôt libres en RDC
26 juillet 2024En République démocratique du Congo, environ 500 détenus de la prison centrale de Makala, à Kinshasa, devaient être libérés de prison ce vendredi 26 juillet. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, devait pour l'occasion se rendre sur place.
Mais, au dernier moment, le ministre de la Justice a annulé sa venue et son cabinet a indiqué que la cérémonie de libération était reportée à ce samedi.
Cesser les incarcérations inutiles
Les détenus concernés ont été en majorité incarcérés pour des infractions bénignes. Nombre d'entre eux sont aussi en détention préventive, toujours dans l'attente de leur procès. "La libération de certains d'entre eux qui se sont retrouvés en prison pour des faits bénins devra interpeller les autorités de la République, et aussi les autorités judiciaires, pour ne pas toujours envoyer les gens en prison pour des faits qui nécessitent de simples amendes ou pour lesquels la personne pourrait comparaître tout en étant libre", déclare ce vendredi sur la DW, Jonas Tshiombela, le coordonnateur de la Nouvelle société civile de la RDC.
Il réclame aussi la construction de nouvelles prisons. "Les lieux de détention sont devenus très étroits et les conditions sont difficiles", insiste-t-il. "Qu'on ne s'arrête pas seulement à les relâcher, mais aussi à améliorer les conditions de ceux qui sont restés dans cette prison."
"Un calvaire"
La décision du ministère de la Justice intervient après que Stannis Bujakera, journaliste du site d'information en ligne actualité.cd, du magazine Jeune Afrique et de l'agence Reuters, récemment détenu à la prison de Makala, a révélé, dans une vidéo, les conditions de vie terribles des détenus entassés dans des pièces étroites, parlant "d'un calvaire".
La prison de Makala, construite en 1957, a une capacité de 1.500 détenus, mais elle en abrite aujourd'huiplus de 15.000.Une surpopulation qui est régulièrement critiquée par la presse et est à l'origine de la décision du ministère de la justice.