Redéploiement de la Monusco dans le Nord-kivu
18 août 2022"Chères Bubolaises, chers Bubolais, la Monusco est déjà partie...", a annoncé le Lt Gén. Constant Ndima à Butembo.
Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, s’est efforcé d’apaiser les habitants de cette ville qui avaient manifesté violement il y a quelques semaines contre la présence des soldats de l’Onu.
Tout en annonçant l'évacuation du matériel et du personnel de la Monusco encore présents à Butembo, le chef de l'exécutif provincial a appelé la population au calme.
"Les quelques personnels qui restent aujourd'hui à Butembo, je vous annonce que nous sommes en train de nous préparer ensemble, avec vous, pour que, dans des conditions apaisées, ils soient encadrés par les forces de défense et de sécurité lorsqu'ils seront en train de partir. En cet instant, je ne vois aucune raison pour qu'il y ait encore des troubles ou des violences dans notre ville de Butembo", a déclaré le Lt Gén Constant Ndima.
Destination Mavivi à Beni
Les trois sections de la base des casques bleus des Nations unies de la ville de Butembo, leurs soldats et leurs matériels seront dirigés vers la base de Mavivi à Beni.
Ce redéploiement ne satisfait toutefois pas les militants des mouvements citoyens du Nord-Kivu qui aimeraient voir cette mission onusienne fermer ses portes dans l'ensemble du pays, et non pas se déplacer d'une base à une autre.
"La Monusco vient de quitter Butembo, malheureusement à destination de Beni. Cela ne répond à aucune de nos revendications parce que notre souhait est que la Monusco quitte notre pays. En raison de tout ce qu'elle a fait chez nous (des morts à Butembo, Uvira et Goma), cette force de l'Onu doit quitter le Nord-Kivu. Si elle veut attendre jusqu'en 2024, qu'elle aille attendre ailleurs", a fait savoir Jacques Sinzaera, un militant du mouvement citoyen Amka Kongo.
Certains sont inquiets
La Société civile de Butembo milite aussi pour le départ de la Monusco. Mais Franck Mukenzi, membre de cette structure citoyenne, également président du conseil urbain de la jeunesse de Butembo déplore toutefois le départ précipité des soldats de l’Onu.
"La Monusco est en train de fermer sa base dans la ville de Butembo malheureusement dans la précipitation. Le peuple a cru que cette mission n'a pas apporté les résultats escomptés et qu'il fallait qu'on arrive à ces conclusions", a regretté Franck Mukenzi, de la société civile.
Lors des manifestations récentes contre la présence de la Monusco dans l’est du pays, trois casques bleus ont été tués et plus de trente civils avaient également perdu la vie à Goma, Butembo et Uvira, selon le gouvernement congolais.