Un homme tué à Moundou lors de la présidentielle tchadienne
6 mai 2024
A Moundou, la deuxième ville du Tchad, le scrutin présidentiel de ce lundi 6 mai a été marqué par une altercation mortelle. Un homme a été tué par balle. Selon les premiers témoignages, un homme qui s'était vu refuser le droit de voter en l'absence de carte d'électeur a brandi une arme. Il a ensuite ouvert le feu de manière indiscriminée, atteignant la victime, un homme de 65 ans venu voter lui aussi. Ce drame qui illustre le fait que de nombreux Tchadiens n'ont pas reçu leur carte d'électeur ou n'ont pas trouvé leur nom sur le bureau de vote qui leur avait pourtant été indiqué ce lundi.
Pourtant à Moundou, dès 6 heures du matin, les électeurs ont afflué vers les bureaux de vote. Mais, comme dans d'autres villes, très vite certains n'ont pas pu retrouver leur nom sur les listes électorales, malgré leur inscription préalable. D'autres se sont vu refuser l'accès au bureau, faute de carte d'électeur. "La carte d'électeur, je n'en avais pas", raconte un homme venu voter au micro de la DW. "Je suis venu avec l'ancienne carte d'électeur, avec toutes les pièces possibles, mais je n'ai pas vu mon nom."
Les jeunes concernés par les problèmes
De nombreux Tchadiens, souvent jeunes, n'ont ainsi pas pu exercer leur droit de vote. Le plus souvent, la raison tient au défaut d'inscription sur les registres électoraux, ou encore au fait que les cartes d'électeurs n'ont pas été envoyées au bon endroit. Le sociologue Richard Djimrabeye assure que cette situation aura des répercussions sur l'issue de ce scrutin. "Il y a une insuffisance en termes de voix qui va avoir une répercussion parce que ceux qui veulent le changement, ceux qui veulent tel ou tel candidat ne se sont pas inscrits sur les listes électorales", explique-t-il.
Les jeunes électeurs, ceux qui avaient l'occasion de voter pour la première fois, sont particulièrement touchés par cette mauvaise distribution des cartes d'électeurs. Mais à ce stade, personne ne peut évaluer l'impact de ce qui apparaît, officiellement, comme des erreurs administratives.