Dépouillement après une chaude journée électorale au Tchad
6 mai 2024Le Tchad votait ce lundi 6 mai. Une élection présidentielle qui devrait mettre fin à trois an de pouvoir militaire. 8,2 millions d'électeurs étaient inscrits pour donner leur voix à un des dix candidats. "Le vote de ce lundi a commencé avec un peu de retard", racontait, lundi soir, dans l'émission spéciale de la DW, le correspondant de la chaîne à N'Djamena, Blaise Dariustone. Au lieu de 6 h, heure prévue pour l'ouverture des bureaux de vote par l'Agence nationale de gestion des élections, c'est vers 7h que l'ensemble des bureaux de vote ont ouvert.
Des files d'attentes dans l'après-midi
Les présidents de la transition, Mahamat Idriss Déby Itno et son Premier ministre, Succès Masra, ont donné le coup d'envoi de ce scrutin en votant respectivement entre 7h et 7h30. "Mais ce n'est que vers 10h que de nombreux électeurs sont sortis pour voter", raconte notre journaliste. L'affluence est ensuite redescendue, en raison de la chaleur, la température dépassant parfois les 45 degrés à la mi-journée. "C'est vers 15 h que les bureaux de vote ont commencé à être remplis de nouveaux d'électeurs avec des longues files d'attente dans plusieurs bureaux de vote".
Vers 18h, heure locale, le dépouillement a commencé. La plupart des bureaux de vote ont fermé, à l'exception de quelques-uns qui avaient ouvert avec du retard.
Des incidents et un mort à Moundou
Selon nos journalistes dans plusieurs villes du pays, le vote a commencé dans le calme lundi. "Mais l'ambiance est parfois devenue électrique", racontent plusieurs. En cause : le manque de bulletins de vote dans certains bureaux notamment. "Au quartier Atrone, dans le septième arrondissement, par exemple, certains bureaux de vote n'avaient plus de bulletins vers 12 h, ce qui a entraîné des échauffourées entre les électeurs et les membres de ce bureau de vote", expliquait Blaise Dariustone sur les ondes radios de la DW.
De nombreux électeurs régulièrement enrôlés n'ont pas non plus retrouvés leur nom sur les listes et n'ont pas pu voter. Cela a provoqué des incidents, dont un mortel à Moundou. Un homme de 65 ans, venu voter, a été tué par balles par un inconnu qui s'était vu refuser le droit de voter en l'absence de carte d'électeur et aurait alors tiré avec une arme à feu de manière indiscriminée.
Des votes multiples ont été également constatés. "Certains électeurs affirment fièrement avoir même voté deux ou trois fois dans plus dans plusieurs bureaux de vote en changeant simplement de bureaux de vote", note Blaise Dariustone. Des bourrages d'urnes ont aussi été signalés par endroits. A noter également que quatre associations de la société civile tchadienne ont été empêchées par l'organe électoral d'observer ce scrutin, ce que dénonce la société civile tchadienne.