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RDC : le risque d'une confrontation entre armées dans l'Est

11 février 2022

Les menaces du président Rwandais de déployer des troupes contre les rebelles des FDLR en RDC inquiètent les Congolais.

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Des soldats des forces armées congolaises, en novembre 2012
Image : Dai Kurokawa/dpa/picture alliance

Paul Kagame a tenu ces propos mardi dernier (08.02) à Kigali au Rwanda, lors de la prestation de serment des nouveaux ministres. Dans sa déclaration, le président rwandais a insisté sur le danger qui pèse sur son pays en raison de la présence des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans l'est de la RDC, où sont également présents les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF). 

Paul Kagame a affirmé qu'il y a un temps pour négocier et un temps pour trouver une solution sans demander la permission à qui que ce soit. Des propos directs et menaçants qui pourtant n’ont pas provoqué de réaction officielle du gouvernement congolais. 

Le Premier ministre congolais appelé à s’expliquer 

Gratien de Saint Nicolas Iracan, député national de l'Ituri, a toutefois interpelé le gouvernement sur cette question, rappelant que la commission Défense et sécurité de l'Assemblée nationale avait formulé des recommandations pour le rétablissement de la sécurité dans l'est du pays. 

A (re)lire également : L'Ouganda conteste la décision de la CIJ

Pour Gratien de Saint Nicolas, il est très important que le Premier ministre s'explique devant l'Assemblée nationale :

"Il y a des groupes armés qui sont en train d'opérer et sur le terrain on a vu des massacres perpétrés par des Rwandais, qui parlaient la langue rwandaise. Cela nous inquiète parce qu'effectivement il y a une connexion entre les ADF et les FDLR. C'est une situation qui peut embraser toute la région et ce ne serait pas bon qu'on entre dans la violence. On veut que le Premier ministre vienne nous dire s’y a une évolution ou non."

L'histoire pourrait se répéter

Les menaces du président rwandais interviennent alors que depuis fin novembre 2021, les forces ougandaises, avec l’accord des autorités congolaises, traquent les ADF dans la même région. 
L’intervention du Rwanda entrainerait le risque d’une nouvelle confrontation avec l’armée ougandaise sur le sol congolais. 

Ecoutez le sujet de notre correspondant à Kinshasa

Le Mouvement des indignés de l'insécurité en RDC, dont Nicole Kavira est la coordonnatrice nationale, espèrent que ce scénario sera évité :

"Les populations congolaises, victimes des atrocités des armées des pays voisins voici plus de vingt ans, demandent que nos autorités concluent des coopérations propres, c'est-à-dire avec des armées n'ayant pas le sang des Congolais sur les mains. Les indignés s'opposent à cette nouvelle agression déclarée."

A (re)lire également : Pourquoi la réouverture de la frontière rwando-ougandaise maintenant ?

Les Congolais gardent en effet un souvenir terrible des affrontements entre les armées ougandaises et rwandaises qui ont fait des milliers des morts en 2000 dans la ville de Kisangani, au nord-est de la RDC.

Vue d'une artère très empruntée de Kinshasa
Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze