RDC : Ronsard Malonda à la tête de la Commission électorale
3 juillet 2020C’est à la grande majorité que l’Assemblée nationale a approuvé la désignation de Ronsard Malonda à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), en remplacement de Corneille Nangaa dont le mandat a pris fin il y a un an.
Néanmoins, bon nombre de Congolais n’ont pas apprécié le travail de la Céni lors des dernières élections et de l'équipe dont Ronsard Malonda faisait alors déjà partie.
L’Eglise catholique par exemple, explique son opposition au choix de Ronsard Malonda par la tricherie, la ruse et le mensonge dont lui et l’ancienne équipe de la Céni auraient fait preuve.
Crispin Landa est du Conseil de l’Apostolat Laïc Catholique du Congo, le CALCC :
"Le forcing fait par l’Assemblée nationale est la preuve que Ronsard, même s’il s’en défend, est bel et bien soutenu par le FCC. L’esprit de tricherie, la ruse et le mensonge ne doivent pas continuer à gouverner cette nation. Nous n’avons donc plus d’autre choix que de nous lever. Le peuple congolais a trop souffert. On a trop abusé de sa patience et de son esprit de bonté. Maintenant c’est fini, il faut qu’on se lève."
"Coup d'Etat parlementaire"
L’Assemblée Nationale a souligné que la loi organique de la Céni limite son rôle à l’entérinement des décisions des composantes habilitées à en designer les membres.
Mais au sein de l’opposition, on parle plutôt d’un coup d’Etat parlementaire. Selon Eliezer Thambwe, député de la coalition Lamuka, le chef de l’Etat ne pourra pas nommer à la tête de la Céni, un président contesté par tout le monde :
"C’est une tricherie. Je pense qu’il n’y a pas d’avenir par rapport à ça parce que l’entérinement ne veut pas dire qu’automatiquement il devient président de la Céni. Il y a l’autorité qui nomme et je ne pense pas que cette autorité-là qui est le chef de l’Etat, va nommer ce monsieur qui est contesté par tout le monde et qui est d’ailleurs considéré comme le candidat du FCC. Voilà pourquoi ils se sont agités."
La désignation de Ronsard Malonda intervient alors que la coalition FCC-CACH au pouvoir traverse des turbulences depuis quelques semaines. La mission des Nations Unies au Congo, la Monusco, joue les bons offices en essayant de faire baisser la tension entre les deux parties.