La RDC revoit à la hausse le bilan du massacre de Kishishe
6 décembre 2022Même s'il reconnait des difficultés à recouper tous les chiffres, le ministre de l'industrie et ancien gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, affirme qu'à présent le nombre des victimes du massacre de Kishishe s'élève à 272 morts. Pour Julien Paluku, ce qui s'est passé à Rutshuru est un crime de guerre.
‘' A Kishishe, les gens qui ont été tués étaient dans une église adventiste pour la plupart. Je ne sais pas si ceux qui sont dans une église constituent des groupes armés, donc nous n'avons pas peur de dire qu'au stade actuel, c'est une planification du génocide sur le sol congolais ‘' a expliqué Julien Paluku.
Pour sa part, le porte-parole du gouvernement affirme que pami les victimes, il y a au moins 17 enfants. Patrick Muyaya ajoute que la ministre de la Justice sera ce mardi, 6 décembre, à La Haye pour réclamer une enquête auprès de la Cour pénale internationale.
Un bilan encore plus lourd
La société civile locale va plus loin et évoque un bilan encore plus lourd depuis la prise de Rutshuru par les combattants du M23.
‘'Le bilan pourrait être au-delà de trois cents morts, s'il faut d'ailleurs ajouter la période à laquelle le M23 a occupé le territoire de Rutshuru, parce qu'on continue à décrier la perte des civiles, surtout ceux qui sont restés dans ce territoire sans la possibilité de se déplacer.'' affirme Edgar Mateso le vice-président de la société civile du Nord-Kivu.
Selon des témoignages recueillis par la société civile, certains habitants ont raconté avoir dû, à la demande des rebelles, enterrer les victimes dans des fosses communes. Muhindo Mukambati a par exemple affirmé à la DW que son frère de 20 ans a été tué à Kishishe.
Il assure que son frère ‘'était parmi les neuf jeunes qui transportaient les biens pillés ( par les rebelles M23 ) dans des maisons et des boutiques de gens. Arrivés dans la brousse ils les ont décapités.‘'
''J'étais horrifiée''
Dans un communiqué ce lundi, le comité international de la croix rouge, CICR, alerte sur le défi de l'aide humanitaire dans le territoire de Rutshuru. Anne-Sylvie Linder, cheffe de la sous-délégation du CICR au Nord-Kivu, prévient que si les affrontements ne s'arrêtent pas, ils seront face à une crise humanitaire qu'il sera difficile de maîtriser.
‘'Ce des conditions très très précaires. Je me suis déplacée moi-même dans ce camp de déplacés et j'étais horrifiée par ce que j'ai vu , la plupart des gens y vivent dans des conditions très précaires. On est actuellement dans la saison de pluie en RDC donc il pleut tous les jours et les gens pour le moment ont des huttes de fortune'' explique-t-elle.
Pour sa part l'Unicef dit avoir besoin de plus de 860 millions de dollars pour répondre aux besoins de plus de 8 millions d'enfants congolais.