RDC : le M23 de nouveau accusé de massacre
18 juillet 2023C'est tôt dans la matinée du dimanche 16 juillet que onze cadavres, tous des hommes, ont été retrouvés sur la colline de Rubona. Les victimes auraient été amenées par les rebelles pour les aider à transporter leurs munitions de guerre.
"Les rebelles du M23 sont arrivés dans la zone de Bukombo et partout où ils sont passés, ils ont amené les gens pour les aider à transporter leur matériel. Il y avait des gens de Kojo, Kanyatsi, Rubwe-Sud, Kashavu, Rulere et Munjugu qui, une fois arrivés dans la colline de Rubona, ont tous été exécutés" témoigne Georges Amani, un habitant de Bukombo.
Les onze victimes ont été enterrées le jour-même, avant que les corps sans vie de deux femmes soient découverts lundi matin à Kashavu, non loin de Rubona.
Indignation et exaspération
Isaac Kibira, un notable de Rutshuru, se dit exaspéré par l'indifférence du gouvernement congolais et de la communauté internationale face aux crimes dans les zones contrôlées par le M23.
"Deux corps, des mamans, ont été retrouvés dans le village Kashovu, elles ont aussi été tuées par les rebelles du M23 qui venaient de massacrer les onze personnes que nous avons retrouvées dans la colline de Rubona. Nous sommes très indignés de voir comment la communauté internationale, la Monusco et le gouvernement congolais restent inactifs face à la présence du M23 qui sème terreur en tuant et en massacrant les gens" explique-t-il à la DW.
L'armée congolaise, à travers un communiqué rendu public dans la journée de dimanche, a condamné cet autre massacre attribué aux rebelles du M23. Mais Jean-Claude Bambaze, président de la société civile de Rutshuru, estime que l'armée congolaise ne joue plus son rôle.
Selon lui : "Les gens qui devaient prendre des mesures sérieuses pour arrêter le génocide qu'on est en train de vivre en territoire de Rutshuru se limitent désormais à des dénonciations comme s'ils étaient de la société civile. Il est inacceptable que le gouvernement et les FARDC gardent le silence face à ce que nous sommes en train de subir, et qu'ils passent plutôt par la dénonciation. C'est très grave ça. Cette moquerie vis-à-vis de la population doit prendre fin".
Le commandement de la force régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est a simplement annoncé avoir lancé une enquête pour déterminer qui sont les auteurs de ces massacres.