RDC : les victimes de Ntaganda demandent des réparations
14 juin 2017L’ancien chef de guerre congolais Bosco Ntaganda s’est exprimé ce mercredi devant ses juges de la Cour pénale internationale, pour répondre aux accusations de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis par les éléments de son mouvement, l’Union des Patriotes Congolais, en 2002-2003 dans la province congolaise de l'Ituri.
Un interrogatoire centré sur la vie du combattant
Pendant une heure et demie, Bosco Ntaganda s’est expliqué sur ses origines, ses liens avec le Rwanda et comment il a été recruté justement par la rébellion rwandaise dans les années 1990. Il était jeune à l’époque et s'est vu confier des postes importants au sein de la rébellion FPR actuellement au pouvoir Rwanda. Bosco Ntaganda qui s'affirme "tutsi congolais" a parlé de ses exploits dans la vie militaire, ce qu’il lui a valu la considération de ses supérieurs hiérarchiques.
Les victimes attendent des réparations
En Ituri par exemple, où Bosco Ntaganda et ses troupes auraient commis des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre, les familles des victimes attendent la vérité sur cette affaire et aussi des réparations .Le président de l’organisation "Justice Plus" qui milite pour les droits de l’Homme en Ituri salue cette étape franchie par la justice internationale.
"C’est un procès qui donne un signal fort pour toute la communauté iturienne victime de toutes les exactions en charge de Bosco Ntaganda. Aujourd’hui le souhait de la population serait qu’il réponde de ses actes, et que la décision en faveur des victimes , et qu’on assiste un jour a la réparation par rapport a tous ces préjudices subis par les victimes".
Comme l'explique Xavier Macky, quinze ans après les crimes commis par la milice UPC en Ituri, les populations continuent de souffrir.
"Les esprits sont surchauffés, il y a des gens qui veulent s’accrocher au pouvoir, et d’autres qui s’y opposent, et dans ce contexte , ceux qui ne veulent pas suivre le pouvoir ont des problèmes"
Plus de 400 cas de violation des droits de l’Homme ont été répertoriés l’an dernier sur l’ensemble de la province. Le bureau des Nations unies à Bunia indique que ces violations sont l’œuvre des miliciens de la FRPI dans la chefferie de Walendu Bindi. Les FRDC et la police sont aussi citées dans les cas d’arrestations arbitraires et des menaces. L’interrogatoire de Bosco Ntaganda se poursuivra ce jeudi.