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RDC : les raisons de la destitution de Jean-Marc Kabund

26 mai 2020

Le premier vice-président de l’Assemblée nationale congolaise a été destitué mardi (25.05), suite à une pétition du député d'opposition Jean-Jacques Mamba.

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Jean-Marc Kabund, ancien premier vice-président de l'Assemblée nationale.
"C'est sans surprise pour moi", a réagi Jean-Marc Kabund après sa destitution, également sur Twitter. Image : Nationalversammlung Demokratische Republik Kongo

Le 24 mars dernier, le président Félix Tshisekedi a décrété l’état d’urgence sanitaire pour combattre la Covid-19. Selon le président du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba, cet état d’urgence doit être régularisé par le Congrès (l’Assemblée nationale et le Sénat).

Réponse de Jean-Marc Kabund par ailleurs président par intérim de l’UDPS, (Union pour la démocratie et le progrès social), le parti du président Félix Tshisekedi : l’organisation d’un Congrès nécessite au moins sept millions de dollars américain.

Jean-Jacques Mamba : "Kabund a refusé de venir s’expliquer"

Des affirmations qui ont irrité son collègue Jean-Jacques Mamba, député du Mouvement de libération du Congo de Jean-Pierre Bemba. Celui-ci a exigé des preuves qu’il n’a jamais obtenues, d’où la pétition qu’il a initiée et qui a abouti à la destitution de Jean-Marc Kabund de son poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale.

"Il a catégoriquement refusé de nous expliquer la base fondamentale de ses allégations. Et donc, sur la base de son comportement, nous avons décidé d'initier la pétition. Il avait la possibilité de venir s'expliquer ou de s’excuser. Mais malheureusement il n'est pas venu. Et on doit respecter cela. C'est la démocratie", tranche Jean-Jacques Mamba qui est en résidence surveillée depuis le samedi 23 mai dernier dans un hôtel de Kinshasa.

Il est poursuivi par le parquet pour faux et usage de faux, suite à une plainte d’un député de l’UNC de Vital Kamerhe qui l’a accusé d’avoir falsifié sa signature dans cette pétition. Son procès doit s’ouvrir le mercredi 27 mai 2020 à Kinshasa.

Manifestation contre la destitution de Jean-Marc Kabund

Après l’annonce de cette destitution, des militants de l’UDPS ont manifesté ce mardi dans les rues de Kinshasa, la capitale et dans d’autres villes du pays, dont Lubumbashi, dans le sud du pays.

A Mbuji-Mayi, capitale du Kasaï oriental et province d'origine du président  Félix Tshisekedi, une vidéo partagée sur les réseaux sociaux montre des hommes en train de saccager le siège du parti de l'ex-président Kabila, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD).

Jean-Jacques Wondo Omanyundu : "l’alliance entre le FCC et CAP demeure intacte"

Avenir du FCC et CACH, après la destituation de Jean-Marc Kabund 

Les manifestants ont exigé la dissolution de la coalition FCC (Front commun pour le Congo) et CACH (Cap pour le changement) de l’ancien président Joseph Kabila et de l’actuel président, Félix Tshisekedi. Exigence jugée irréaliste par Jean-Jacques Wondo Omanyundu, expert et analyste des questions politiques et sécuritaires de la RDC.

Dans ce contexte tendu, doit-on craindre une dislocation entre les deux partenaires de la coalition gouvernementale ?

Lambert Mendé : "C'est une question parlementaire"

"C'est une question parlementaire. Notre ami (Jean-Marc Kabund, ndlr) pouvait très bien s'en sortir s'il avait eu un comportement adéquat. Ce n'est pas pour ça que nous avons créé le FCC et le CACH. Nous le regrettons mais on ne pouvait plus contrôler les membres du Parlement qui se sont senti ridiculisés, menacés et qui ont réagi un peu de manière corporatiste", répond l’ancien porte-parole du gouvernement, le député Lambert Mende, membre du FCC, dont l’ancien président Joseph Kabila est l’autorité morale.

Contacté, André Alain Atundu, l’un des porte-parole du FCC, a déclaré lui aussi que cette destitution ne remettait pas en cause l’alliance entre les deux partis qui dirigent la République démocratique du Congo.

Peu avant le vote de la destitution de Jean-Marc Kabund, une dizaine de députés de l’UDPS ont pris d’assaut la tribune en prenant à partie les assesseurs. Une bagarre rangée s’en est suivie, obligeant la présidente de l’Assemblée nationale, Jeannine Mabundan, à suspendre la séance.