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RDC: la mère de l'activiste Christian Lumu crie sa détresse

8 mai 2018

Cela va faire cinq mois que des activistes congolais sont détenus par l'Agence Nationale des Renseignements (ANR). Dans un communiqué publié hier, Human Rights Watch dénonce leurs conditions de détention.

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Ägypten Urteil Journalisten Al Jazeera
Image : Reuters/A. Waguih

'Ils sont détenus illégalement et arbitrairement'(Ida Sawyer, HRW) - MP3-Stereo

Carbone Beni, du mouvement citoyen Filimbi, est détenu avec d'autres membres du même mouvement. Ils avaient été arrêtés alors qu'ils manifestaient, en décembre 2017, pour exiger le respect de l'Accord de la Saint-Sylvestre. C'est également le cas pour Christian Lumu Lukusa , activiste et membre du mouvement citoyen "Quatrième Voie" ainsi que la ligue des jeunes de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). 

La mère de Christian Lumu Lukusa s'inquiète de son état de santé, il est atteint de pleurésie pulmonaire, une pathologie contractée avant d'être arrêté qui s'est aggravée suite à ses conditions de détention. "Lorsque je vais le voir, il me dit: maman j'ai mal au thorax ainsi qu'aux poumons, j'ai aussi des douleurs au moment d'uriner. J'ai demandé à l'ANR de m'envoyer à l'hopital, ils ne veulent pas," explique la mère de l'activiste avant de poursuivre "Moi sa mère, je demande la libération de mon fils. On l'a enfermé six mois en prison. Il est étudiant, qu'il aille étudier. On l'a enfermé six mois en prison, s'il a tué quelqu'un, qu'on le condamne, on l'a enfermé six mois sans rien dire, nous, nous sommes fatigués, je demande la libération de mon fils pour qu'il aille étudier."

Détention arbitraire

Une libération qui est également réclamée par Human Right Watch. L'organisation de défense des droits humains s'inquiète de la situation des activistes détenus en RDC. Ida Sawyer, la directrice Afrique centrale de l'ONG, rappelle que le droit à manifester est un droit fondamental pour la population congolaise.  "Carbone et les autres sont en détention seulement pour avoir défendu la démocratie et le respect des Droits des droits humains, ce n'est pas une raison d'être emprisonné. Ce n'est pas un crime, nous continuons à appeler les autorités à changer, à mettre fin à ses habitudes, mais aussi les partenaires internationaux de la RDC de mettre plus de pression sur le gouvernement congolais," surligne Ida Sawyer.

Une affaire qui serait du ressort du parquet

Pour Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais, il ne faut pas toujours tout ramener au gouvernement. Il tient à rappeler qu'il existe bel et bien une séparation des pouvoirs dans son pays et que cette affaire relève du parquet.

"Le gouvernement n'est pas compétent pour ces questions là, vous devriez le savoir. Il y a séparation des pouvoirs, s'ils sont détenus, c'est qu'ils sont à la disposition du parquet. Et donc si le procureur estime que leur état est inquiétant, le procureur prendra les mesures qui s'imposent, nous n'avons pas à donner des ordres à la justice. Arrêtez avec cette tendance là de tout ramener au gouvernement comme s'il n'y avait pas de séparation des pouvoirs. Il y a séparation des pouvoirs au Congo," insiste le porte parole du gouvernement congolais.

 

Il existe certes une séparation des pouvoirs en RDC, mais pour l'heure les activistes sont toujours détenus sans qu'aucune notification concernant leurs arrestations n'ait été faite. Ils ne savent pas quand ils pourront rencontrer un juge. D'ici là, leur état de santé continue de se dégrader.