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A Goma, une opération contre une secte tourne au drame

Zanem Nety Zaidi
30 août 2023

Les adeptes de la secte prévoyaient une manifestation contre la Mission des Nations unies en RDC (Monusco). Un violent assaut mené par les forces de sécurité congolaises contre leur temple a fait sept morts.

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Demokratische Republik Kongo Ausschreitungen in Beni
Les membres d'une secte implantée à Goma mêlant rites chrétiens et animistes et dont le dernier nom qu'ils se sont donnés est "Foi naturelle judaïque et messianique vers les nations" avaient appelé fin août à manifester mercredi contre la Monusco, la mission de l'ONU en RDC, et à s'introduire dans leurs bases pour les forcer au départ.Image : DW/J. Kanyunyu

Ce sont des coups de feu qui ont réveillé les habitants des quartiers de l'ouest de la ville de Goma ce mercredi (30.08.2023).

Les forces de sécurité ont été déployées pour empêcher une manifestation contre la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) conduite par des fidèles d’une secte dénommée "La foi naturelle authentique messianique vers les nations".

"Vers quatre heures du matin, le temple de la secte Wazalendo à Goma a été la cible du vandalisme de la part des services de l'ordre. Des compatriotes ont été tués à bout portant par les forces de police. Nous exhortons les autorités à garantir la sécurité des citoyens car nous pensons qu'aucun motif ne peut justifier le recours à des armes létales en raison du principe de proportionnalité", a dénoncé, Moïse Hangi, un des adeptes de la secte.

En effet, avant que la manifestation interdite quelques jours plus tôt par la mairie de Goma ne débute, vers 04H00 (02H00 GMT), l'amée congolaise (les FARDC) a pris d'assaut le temple.

Des pertes en vies humaines

Au moins sept morts ont été enregistrés lors de l’assaut temple et plus d’une centaine autres de personnes ont été interpelées ont annoncé les autorités.

Demokratische Republik Kongo | Proteste in Goma gegen UN Mission MONUSCO
En juillet 2022, dans plusieurs villes des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, des manifestants avaient pris d'assaut les installations de la Monusco. Selon les autorités, 36 personnes, dont quatre Casques bleus, avaient été tuées.Image : Moses Sawasawa/AP/picture alliance

"Les forces de défense et de sécurité ont pris toutes les précautions et ont stoppé professionnellement les aventures de ces fauteurs des troubles qui font le jeu de l'agresseur M23. Le bilan provisoire se présente comme suit : dans les rangs des forces de défense et de sécurité, un policier lapidé à mort, et plusieurs blessés du côté des FARDC. Dans le rang des adeptes, six morts, quelques blessés et 158 arrêtés", a déclaré le porte-parole de l'armée congolaise dans le Nord-Kivu, le lieutenant-colonel Guillaume Njike Kaiko.

Les défenseurs des droits de l’homme condamnent une répression brutale qui n’a pas épargné les enfants.

"On ne comprend pas comment des civils non armés peuvent être traqués à trois heures du matin. La vie humaine est sacrée et on ne peut pas accepter que des jeunes civils non armés soient abattus ainsi. Il y a même des enfants de moins de cinq ans qui ont été victimes de cette barbarie", a déploré Espoir Muhimuka, défenseur des droits humains de la province du Nord-Kivu.

Certains enfants ont en effet été blessés durant ces affrontements mais aucun d'entre eux n'a semble-t-il perdu la vie d’après des sources concordantes.

Toutes les activités ont été paralysées dans la ville de Goma ce mercredi et les forces de l’ordre n’ont laissé aucune chance aux adeptes de s’approcher de la base de la Monusco pour manifester, comme c’était prévu.

 

Vue aérienne de Goma
Zanem Nety Zaidi Correspondant à Goma en RDC pour le programme francophone de la Deutsche WelleZanemNety