RDC : Félix Tshisekedi lance les consultations nationales
2 novembre 2020Ces consultations se tiennent dans un contexte marqué par la tension entre les deux membres de la coalition gouvernementale, le Front commun pour le Congo (FCC) et Cap pour le changement (CACH), qui dirigent le pays depuis l’arrivée au pouvoir du président Félix Tshisekedi en janvier 2018.
Le 23 octobre 2019, lors de son discours à la nation, le président Félix Tshisekedi avait annoncé la tenue de ces consultations nationales. Une décision prise au lendemain du boycott, par le camp Kabila, de la prestation de serment des juges nommés par le chef de l'État à la Cour constitutionnelle.
Le Front commun pour le Congo (FCC) considère que cette nomination viole la Constitution.
Que peut-on alors attendre de ces consultations nationales ? "Nous n'attendons pas de ces concertations un simple partage de pouvoir", répond l'abbé Donatien Nshole, le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).
"Mais nous voulons que les acteurs politiques se mettent ensemble et pour l'Église, le plus important est que la gouvernance du pays mette le peuple congolais au centre de ses préoccupations".
"Union sacrée"
Selon la présidence congolaise, à l’issue de ces consultations Félix Tshisekedi va s’adresser à la nation pour rendre compte des résultats en vue d'une "union sacrée", avant de prendre une décision concernant la tension politique actuelle.
Le président congolais devrait-t-il mettre un terme à la cohabitation avec ses alliés du FCC ? Léonie Kandolo, militante pro-démocratie, répond par l’affirmative.
Elle soutient que "la coalition FCC-CACH a montré ses limites. Donc cette consultation est quelque chose de positif. Et nous espérons qu'en convoquant les personnalités politiques et de la société civile, cela permettra de dégager une nouvelle majorité parlementaire avec laquelle il pourra gouverner en mettant en œuvre son propre programme. Je pense que cette consultation va permettre l'émergence des personnes compétentes qui ont réellement envie de servir le pays."
Le secrétaire général de la Cenco estime pour sa part que la coalition actuelle ne sert pas les intérêts des Congolais mais ceux des partis politiques.
"Ce n'est pas à nous de nous prononcer là-dessus. La coalition, la cohabitation, ça reste un choix de politiciens. On peut être en cohabitation et construire le pays. Les grands acteurs sont mieux placés pour évaluer leur coalition. Mais, en ce qui nous concerne, cette coalition, telle que vécue jusqu'à aujourd'hui, ne sert pas les intérêts du peuple congolais", déclare l'abbé Donatien Nshole
Contacté, l’ancien porte-parole du gouvernement, le député du Front commun pour le Congo, Lambert Mendé, a déclaré que sa plateforme se prononcera après l’organisation de sa retraite politique.
Le président du parti Ensemble pour la République, Moïse Katumbi, a quant à lui annoncé sa participation à ces consultations nationales qui prendront fin le 8 novembre prochain.