Les activités économiques paralysées dans le Sud-Kivu
24 janvier 2024Depuis la fermeture des frontières, les habitants de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, se plaignent de la perturbation de leurs activités commerciales.
Selon Janvier Mizo, acteur de la société civile, sur le plan économique, les Congolais, qui avaient l'habitude d'acheter des produits de première nécessité au Burundi craignent pour leur sécurité et sont parfois contraints de renoncer au voyage.
"Sur le plan économique, nous sommes axyphysiés et c'est pour cela que nous voulons que des solutions politiques soient envisagées le plus rapidement possible, parce qu'entre les peuples de ces régions, il n'y a pas de soucis, il n'y a pas de problèmes. Au contraire, c'est au niveau politique qu'il y a des problèmes, et quand ça ne marche pas, on a tendance à soulever des options qui portent préjudice aux gens que nous sommes. "
Le transport affecté
Les transporteurs qui font la navette entre Bukavu et Bujumbura, la plus grande ville du Burundi, via le Rwanda, sont également affectés par cette situation.
Martin Maisha, gérant d'une société de transport privée, s'inquiète des frais de carburant supplémentaires engendrés par la distance accrue ainsi que du risque d'insécurité constaté sur la route, côté congolais.
"La route devient trop longue, là où nous ne faisions que trois heures entre Bukavu via Ruwa (Rwanda) pour atteindre Bujumbura, j'ai vu que la dernière fois nous avons fait une demi-journée entière sur la route Bukavu-Ruzizi-Uvira (RDC) pour traverser jusqu'à Bujumbura."
Pour comprendre les répercussions économiques de cette crise entre le Burundi et le Rwanda, nous nous sommes entretenus avec Eli Matabaro, président du groupe de la dynamique des jeunes entrepreneurs de la province du Sud-Kivu.
Augmentation des prix des denrées alimentaires
Selon Eli Matabaro, la fermeture des frontières entre le Burundi et le Rwanda a un impact négatif sur le commerce régional et la croissance économique en RDC.
"Il y aura une augmentation des prix des denrées alimentaires par exemple, l'absence de fluctuations, de circulation fluide entre les pays de la région du Grand Lac, mais aussi une absence d'opportunités parce qu'il y avait des opportunités qui se présentaient en RDC et on voyait les Burundais qui se présentaient facilement et aussi les Congolais se rendaient facilement au Burundi."
Les habitants de la région espèrent par ailleurs voir bientôt émerger l'axe routier Kavimvira-Uvira, long de 7 kilomètres et qui doit permettre de relier la RDC au Burundi. Ils demandent également au gouvernement d'assurer enfin la sécurité dans la plaine de la Ruzizi qui occupe une position stratégique, à la frontière entre les trois pays.