RDC : face au coronavirus, l'eau vaut de l'or
25 mars 2020La RDC est en état d’urgence depuis ce mercredi (25.03) et Kinshasa, sa capitale, coupée du reste du pays pour essayer de lutter contre la propagation du coronavirus.
Le président Félix Tshisekedi l’a annoncé mardi (24.03) au moment où le panel des experts de la société civile demandait au gouvernement de mieux protéger les Congolais contre la pandémie qui a fait quatre morts parmi les 48 cas confirmés.
Particulièrement préoccupant : le fait que l’accès à l’eau reste difficile, ce qui compromet une mesure préventive essentielle comme le lavage des mains.
Les mesures que Félix Tshisekedi a annoncées viennent s’ajouter à celles présentées la semaine dernière et dont la mise en application est demeurée limitée.
Interdictions de voyager
Parmi les nouvelles mesures figurent l’interdiction des sorties de Kinshasa vers le reste du pays et vice-versa, ainsi que la multiplication des points de lavage des mains.
Le premier facteur contre la propagation du Covid-19 demeure l’eau qui reste un produit de luxe pour beaucoup en République démocratique du Congo, alors que le pays dispose pourtant de plus de la moitié des réserves d’eau en Afrique subsaharienne.
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Selon les statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), le taux d’accès serait de 46%, les derniers chiffres disponibles datant de 2012.
Près d’un quart des populations urbaines auraient accès à l’eau potable mais avec des coupures quotidiennes.
Face à l’évolution de la pandémie, les Congolais sont donc appelés à observer des mesures d’hygiène.
Kinshasa promet des améliorations
Mais comment y parvenir si la population n’a pas accès à l’eau pour se laver les mains ?
Kinshasa, la capitale, abrite plus de dix millions d’habitants dont l’accès à l’eau potable est faible.
Les habitants du centre-ville bénéficient des services irréguliers de l’opérateur public national, la Regideso, mais la situation est encore plus grave dans les quartiers périphériques où l’eau potable n’existe pas.
Les Kinois qui vivent dans ces quartiers utilisent de l’eau des sources qui est souvent souillée.
Eustache Muhanzi, le ministre d’Etat en charge des Ressources hydrauliques et de l’Electricité, a reconnu l’impact négatif de l’absence d’eau potable sur la propagation du coronavirus et promis des améliorations :
"Si la pandémie de coronavirus nous tracasse tant, la carence de l’eau ne fait qu’en aggraver les tristes conséquences. Voilà pourquoi, pour maintenant et pour l’avenir, la Regideso a été instruite afin d’améliorer rapidement la desserte."
Par ailleurs, le président Tshisekedi a indiqué que deux des trois cas suspects de Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga sont négatifs. On attend une confirmation pour le troisième.