RDC : la présidentielle c'est dans un an !
20 décembre 2022Si la Commission électorale nationale indépendante, la Céni, ainsi que la présidence, assurent que les élections auront lieu en temps et en heure, les observateurs du processus électoral restent, eux, sur la réserve.
"Le glissement ne fait toujours pas partie de notre vocabulaire", c’est ce qu’avait annoncé Denis Kadima, président de la Céni, lors de la publication du calendrier électoral, le samedi 26 novembre dernier.
A un an pile de l’élection, on s’active du côté de la Céni. "C’est le rush", confie d’ailleurs l’un de ses membres. En effet, selon le calendrier, l’enrôlement des électeurs doit commencer le 24 décembre prochain, soit dans quatre jours.
Et si l’on nous informe que le "déploiement du matériel est quasiment terminé", sur la première aire opérationnelle, qui concerne les provinces de l’ouest du pays, "c’est quand même très serré", concède Monseigneur Nshole, porte-parole de la Conférence épiscopale nationale du Congo, la Cenco.
"Pas de place à l'erreur"
Car le programme est réglé comme du papier à musique et, malgré l’insécurité et les défis logistiques, il ne laisse la place à aucune marge d’erreur, comme l’explique Monseigneur Nsole.
"Ce qu’il faut éviter dans ce processus, c’est le manque de cohésion, le manque de consensus, qui ferait qu’un petit raté, un petit couac, pourrait être la source d’une grande crise", dit Monseigneur Nshole, porte-parole de la Conférence épiscopale nationale du Congo, la Cenco.
L'enrôlement
Et aujourd’hui, c’est bien le processus d’enrôlement qui inquiète, et plus particulièrement sa durée de trois mois, sur l’entièreté du territoire.
Déjà, avant la publication du calendrier, la durée accordée à l’enrôlement faisait débat. Dans une lettre du 10 novembre interne à la Céni, le rapporteur estimait, je cite, "qu’il y a risque de ne pas atteindre le résultat escompté de 50 millions d’enrôlés".
La question sécuritaire
Alors, s’il n’avance aucun pronostic, Ithiel Batumike, chercheur à l’institut de recherche Ebuteli, rappelle que les délais d’enrôlement étaient plus long lors des élections précédentes, tout en soulevant un second point : la question de l’insécurité à l’est, qui n’a toujours pas été réglée.
"On risque d’assister à l’exclusion des populations qui se trouvent aujourd’hui sous contrôle du M23. Car l’accès dans ces zones serait compliqué et le déploiement du matériel pourrait requérir l’autorisation de la rébellion", estime Ithiel Batumike.
A noter que les régions touchées représentent l’un des plus grands bassin d’électeurs du pays, et certaines villes du Nord-Kivu n’avaient pas pu voter en 2018.
Le président Félix Tshisekedi, qui a succédé à Joseph Kabila en janvier 2019 à l'issue d'une élection controversée, a déjà exprimé son intention de se représenter.
Parmi les autres candidats, figure Martin Fayulu, qui continue d'ailleurs d'affirmer avoir remporté celle de 2018 et été privé de sa victoire.
L'ancien Premier ministre Adolphe Muzito ou encore l'ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi, ont aussi annoncé qu'ils seraient candidats.