RDC : des habitants demandent des comptes à la Monusco
13 novembre 2019Depuis le début du mois, au moins 19 personnes ont été assassinées. Le dernier carnage est celui survenu dans la nuit du lundi à mardi à Mayimoya dans le Nord-Kivu. Pour protester contre ce nouveau massacre, les habitants de ce village ont manifesté en exigeant le départ de la Monusco, la mission militaire onusienne.
Ils accusent la mission militaire d'inertie après que cinq personnes ont été tuées à la machette à proximité de la base des soldats onusiens.
Selon cette habitante, le Casques bleus "ne sont même pas sortis, ils n'ont même pas tiré. Les seules balles entendues sont celles des ennemis. Qu'ils s'en aillent, qu'ils partent." Un autre habitant ajoute : "Nous ne connaissons même pas la raison de la présence de cette Monusco. La Monusco arrive souvent après les meurtres. Qu'ils partent, on en a marre de leur présence ici."
Ces massacres seraient le résultat de représailles des rebelles des Forces démocratiques et alliées ADF contre les civils, suite aux pertes enregistrées dans leurs rangs dans les combats en cours dans le parc de Virunga.
Selon des sources militaires, plusieurs bastions des ADF, dont Kididiwe et Vwemba, sont tombés entre les mains de l'armée congolaise.
Protéger la population de représailles
Pour le député provincial Jean-Paul Ngahangondi, élu du territoire de Beni, qui salue les opérations en cours contre les éléments de l'AFD, le commandement des opérations militaires doit mettre en place des stratégies pour empêcher les ADF de s'acharner sur la population civile dans les agglomérations où les opérations militaires n'ont pas lieu :
"Les autorités militaires engagées dans cette opération contre les ADF doivent prendre des dispositions pour barrer la route à l'ennemi qui décharge sa colère sur la population."
Depuis le lancement le 30 octobre dernier d'une opération militaire de grande envergure contre les rebelles ADF, une vingtaine de civils ont été tuées à la machette par les rebelles en fuite.
La société civile demande à l'armée congolaise de lancer des opérations sur plusieurs axes afin d'éviter de nouveaux massacres.