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RCA: une ex-otage de la LRA témoigne

Jean-Fernand Koena
11 avril 2022

À Obo, à l'est de Bangui, les enfants enrôlés de force ou violentés par les hommes de Joseph Kony, le chef de la LRA, essayent de survivre à leur traumatisme. C’est le cas d’Armandine qui témoigne au micro de la DW.

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Lord Resistance Army in Uganda
L'Armée de résistance du seigneur, la LRA; terrorise les civilsImage : AP Photo/picture alliance

Armandine avait environ 14 ans lorsqu’elle a été enlevée et violée par les hommes de la LRA en 2018. 

"J’étais à la maison et nous avons décidé d’accompagner ma grand-mère aux champs quand les hommes de la LRA m’ont prise. Ils m’ont ramenée chez eux. Ils m’ont sévèrement frappée. Tout ça pour me forcer à travailler. Puis je suis devenue la femme d’un de leur commandant", raconte à la DW la jeune dame.

A Obo, dans la famille qui accueille Armandine
A Obo, dans la famille qui accueille ArmandineImage : Jean Fernand Koena/DW

Un calvaire qui a duré trois ans avant qu'Amandine trouve l’occasion de s’échapper. Pendant tout ce temps, elle affirme n’avoir jamais vu Joseph Kony et explique le ressentiment que certains hommes de la LRA ont pour leur chef.

Selon elle, "ils sont nombreux les hommes de la LRA. J’ai passé trois ans de captivité et c’est la quatrième année que j’ai réussi à me libérer. Pendant la captivité, je n’ai jamais vu Joseph Kony. Mon bourreau de mari lui non plus n’a pas reçu d’ordre de Joseph Kony. Il a dû fuir pour venir vers le Mbomou. Et si d’aventure ils croisent Joseph Kony, ils vont le tuer".

Une nouvelle vie

Armandine doit désormais commencer une nouvelle vie. Elle est suivie par Zara Bénédicte Fizane, agente de protection et de prise en charge psychosociale à l’ONG Invisible Children, basée à Obo.

Les explications de Jean-Fernand Koena

"Quand les rescapés sortent de la brousse, le plus souvent, ils sont tous traumatisés. Donc on essaie de leur réapprendre à vivre en communauté, c’est pourquoi on les place dans des familles d’accueil", explique  Zara Bénédicte Fizane.

Les familles d’accueil sont préparées pour accepter les enfants adoptés et aider à leur réinsertion. 

"Nous prenons en charge les enfants, c’est un peu difficile. Mais nos enfants se sont préparés à les accueillir. Nous avons été formés pour ça", assure Jean Paigbialé, père de la famille qui accueille Armandine.

En attendant, Armandine ne s'ennuie pas au milieu de ses demi-frères et sœurs avec qui elle joue dans la cour familiale.