Réfugiés: Angela Merkel y croit toujours
29 août 2016"Wir schaffen das", "Nous y arriverons" - une phrase prononcée par la chancelière allemande le 31 août 2015, à un moment où l'Union européenne et l'Allemagne connaissaient une affluence record de réfugiés. En quelques mois, l'Allemagne a vu entrer sur son territoire plus d'un million de personnes. Et la phrase de la chancelière a (et continue de) suscité de nombreuses critiques, en particulier au sein du camp conservateur dont elle est issue. C'est donc par cette phrase qu'a démarré dimanche la traditionnelle interview de l'été de la chaîne publique ARD avec Angela Merkel. L'occasion pour la chancelière de s'expliquer une nouvelle fois:
"J'ai dit cette phrase au vu de l'énorme tâche qui nous attendait. Nous venions d'avoir les prévisions concernant le nombre de personnes arrivantes, 800.000 personnes. Il y avait eu des agressions xénophobes à Heidenau. J'ai donc dit qu'il était clair que la tâche était immense mais que nous pouvions y arriver, et que là où il y aurait des obstacles nous devrions les surmonter. Et c'est dans cet esprit que nous avons travaillé depuis le mois d'août et accompli beaucoup de choses - même s'il y a encore des choses à faire bien sûr."
Parmi les avancées réalisées depuis un an, Angela Merkel a cité la mise en place une loi sur l'intégration, l'embauche de milliers de contractuels pour traiter les dossiers de demandeurs d'asile et l'aide apportée aux communes pour l'accueil des réfugiés.
Appel aux partenaires européens
Elle a aussi rappelé la dimension européenne de l'accueil des demandeurs d'asile. L'Union européenne a échoué jusqu'ici à mettre en place des quotas d'accueil pour une répartition plus juste selon les pays. Chose que la chancelière regrette:
"Je crois que nous devons trouver une solution commune et que chacun doit apporter sa contribution. Ce que je ne tolère pas, en revanche, c'est que certains pays disent 'nous ne voulons pas avoir de réfugiés musulmans chez nous, que ce soit nécessaire ou non d'un point de vue humanitaire'. Nous devons encore discuter de cela mais dans de nombreux domaines, nous avons une approche commune et encore beaucoup de travail, surtout en ce qui concerne les partenariats avec les pays d'Afrique. Parce que cette année, c'est l'Italie qui fait face à l'affluence de réfugiés qui viennent en partie d'Égypte et de Libye. Nous devons donc nous occuper tout autant des pays africains que de ceux qui ont accueilli les nombreux réfugiés syriens."
L'Allemagne s'attend à une baisse conséquente du nombre de demandeurs d'asile pour l'année 2016. Les autorités tablent sur environ 300.000 arrivants, soit moins d'un tiers du total de 2015.