Le quitus fiscal, un sésame difficile à obtenir au Bénin
3 novembre 2022Ils ont tous attendu, comme à leur habitude, le dernier jour et même les dernières heures pour déposer les dossiers de leurs candidats à la commission électorale nationale (CENA).
A minuit, heure à laquelle la commission électorale nationale autonome fermait son portail, au total huit partis ont pu être présents dans les locaux de l'institution pour l'enregistrement des déclarations de leurs candidatures.
Au nombre de ceux-ci, l'Union Progressiste le Renouveau conduit par Orden Aladatin.
"Nous avons déposé un dossier très propre, malheureusement quelques soucis dans l'administration ont fait que les quitus fiscaux par exemple nous n'avons pas pu tout avoir. Ça n'empêche pas, à cette étape-là le dossier d'être validé en attendant que l'administration continue de se plier en quatre pour que nous ayons le reste des quitus fiscaux que nous n'avons pas reçus", Orden Aladatin.
Les opposants, les plus pénalisés
À l'instar de l'UPR de la mouvance présidentielle, plusieurs autres partis politiques notamment de l'opposition ont présenté des dossiers incomplets, principalement du fait de l'absence du quitus fiscal.
C'est le cas du parti les Démocrates qui a dû revoir sa liste à la dernière minute, indexant la structure chargée de délivrer cette pièce indispensable.
"Lorsque les demandes sont déposées, il n'y a aucune indication concernant les partis politiques, concernant la couleur politique de provenance de la demande. Donc elles sont traitées de façon anonyme et de façon impartiale pour tout le monde. Et donc on ne peut pas dire que c'est spécifiquement tel ou tel parti qui reste en attente de recevoir les quitus fiscaux", a répliqué Nicolas Yenoussi, directeur général des impôts.
Le MPL, mouvement du peuple pour la libération, un autre parti d'opposition qui a réussi à enregistrer les dossiers de ses candidats, interpelle de son côté, les organisateurs du scrutin de janvier prochain.
"Ce que nous demandons aux organisateurs de cette élection, la CENA et les autres institutions, c'est leur impartialité, c'est de faire en sorte que le passé douloureux que nous avons en ce qui concerne l'organisation des élections au Bénin ne puisse pas revivre dans nos esprits. Aucune manœuvre d'exclusion d'où qu'elles viennent ne sera tolérées par nous et nos militants. Que le jeu se fasse en toute transparence", a déclaré Espérance Tébé, le président du MPL.
La bataille pour le partage des 109 sièges de députés à l'Assemblée nationale est ainsi lancée. Les différents partis disposent désormais de 72 heures comme le prescrit le code électoral au Bénin, pour compléter leurs dossiers.